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Mazarinade n° B_10_32

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D. L. N. P. [signé] [[s. d.]], LETTRE D’VN ECCLESIASTIQVE A VN EVESQVE, Touchant vne Conference qui se fit dernierement dans S: Sulpice, entre le Pere Des-Mares, & le Pere Dom Pierre de S. Ioseph, Fueillant. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_10_32.


pas. Aussi il est tres-constant que, & les Iesuites, & les
Dominiquains, & les Cordeliers, & les Docteurs de Paris, &
en vn mot tous les Theologiens Catholiques s’accordent
en ce point tenant pour vne verité de foy, que celuy qui n’accomplit
pas la Loy de Dieu, la peut accomplir, & qu’il ne
tient qu à luy d’auoir le secours necessaire pour cela ; quoy
qu’ils soient de differens auis lors qu’ils viennent à rechercher
en particulier, quelle est cette grace qui est absolument
necessaire pour faire le bien. Mais le Pere Des-Mares n’eut
point d’oreilles pour comprendre cette difference, & mettant
tousiours à quartier la these generale de la grace suffisante,
se contenta de faire fort l’empressé à controoller les
sentimens particuliers de quelques Docteurs, que personne
n’auoit entrepris de defendre, & qui estoient tres éloignez
du sujet principal de la dispute, comme ie viens de le remarquer.
 
Voila MONSEIGNEVR, en peu de paroles ce qui est arriué
dans la Conference, dont on vous a entretenu. Le Pere
Des-Mares est trop honeste homme pour desauoüer cette
verité : & quand il voudroit faire ce tort à son caractere, que
de la nier, ie prusume tant de la vertu, & de la sincerité de
tous ceux qui assisterent à cette Conference, que ie ne croy
pas qu’il s’en trouue vn seul qui n’auoüe que le recit que ie
viens d’en faire est tres-veritable. Mais sans luy donner la
confusion de luy confronter tant de temoins irreprochables,
qui furent spectateurs de ses fuites, & de ses defaites, il seroit
trop suffisamment conuaincu par sa propre plume, puis
que rien ne peut l’auoir obligé a enuoyer des éclaircissements
de sa foy au Pere Fueillant, depuis la Conference,
que le déplaisir qui luy estoit resté d’y auoir montré beaucoup
de foiblesse, & peu de sincerité, ayant renié obstinément
plus de trente fois vne des grandes maximes de la doctrine
dont il fait profession ouuerte comme il renia aussi
Iansenius, lors qu’estant pressé par le Pere de S. Ioseph, de
soustenir ce qu’il auoit dit, que la doctrine de cét Euesque
estoit tres. Catholique, il auoüa franchement qu’il ne l’auoit