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Mazarinade n° A_7_63

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Anonyme [1649], VERITABLE CENSVRE DE LA LETTRE D’AVIS, ESCRITE PAR VN PROVINCIAL, A MESSIEVRS DV PARLEMENT. ET LA VERITABLE CENSVRE de la Réponse à la mesme Lettre, auec la Refutation de la Replique à ladite Réponse. OV La Critique des trois plus fameux Libelles que nous ayons veu paroistre, depuis le commencement de ces derniers Troubles, iusques à present. Par vn des plus Illustres Grammairiens de Samothrace. Domine libera animam meam à labiis iniquis, & à lingua dolosa. Psalm. 119. , français, latinRéférence RIM : M0_3924. Cote locale : A_7_63.


du siecle. La Royauté est vn accident concret, & inseparable
de sa substance, Monsieur le nouueau Politique. Ouy, ce sont deux
estres indiuisibles, en quel sens que vous le puissiez prendre. Les abstractions
ne sont que des especes imaginaires & phantastiques, qui
ne sçauroient aucunement subsister que par la force de nos réueries,
Les Royaumes ne s’acquierent que par eslection, ou par succession,
ou par force : mais les moyẽs d’y arriuer par quelqu’vne de ces voyes
là, ne sçauroit venir que de Dieu, ainsi que nous l’auons suffisamment
prouué par plusieurs raisons, qui est le veritable chemin qu’il
faut tenir pour bien verifier les choses ; & par plusieurs authoritez
de l’Escriture Saincte, qui sont des oracles sacrez, ausquels vn bon
Chrestien comme vous, n’oseroit contredire, si sa reprobation ne
veut estre manifestée. Les essections, les successions, & les forces,
sont des dons de Dieu conferez à qui bon luy semble. Nous n’auons
rien que nous ne l’ayons receu de cet estre infiny, dit le diuin
Apostre Sainct Paul en sa premiere Epistre aux Corinthiens, & toutes
choses procedent de ce Pere des lumieres, selon sainct Pierre.
 
N’est-ce pas vne grande insolence à vn homme de sa sorte, de
dire hautement, que Messieurs du Parlement peuuent dispenser les
Subjets de l’obeïssance qu’ils doiuent à leur Prince ? De publier par
tout que la lascheté de ces Messieurs, est la cause de tous les desordres
qui se sont faits depuis les guerres ? Qu’ils sont les complices
de tous les malheurs ? Qu’ils ont toleré le traffic du sang des Subjets
du Roy ? Que sa Majesté & les peuples n’ont que faire d’eux, s’ils ne
s’opposent absolument aux volontez du Prince ? Qu’ils le doiuent
faire genereusement, ou abandonner leurs charges ? Qu’ils quittent
l’Office de Iuges, pour faire celuy de fourbes ? Qu’ils viuent sans
honneur ? & que tout ce qu’il vient de dire est vn discours qui se fait
ordinairement dans les Prouinces ? N’est ce pas là instruire le procez
de ces enfans de ces Peres de la Iustice.
Apres cela il allegue l’exemple d’vn fou, & se met en parallele auec
luy, pour montrer à ces Messieurs, qu’ils ont fait eux mesmes tous
les vols, tous les viols, toutes les incendies, & tous les sacrileges
qui se sont faits dans toutes les guerres, pour n’auoir pas mis ordre
aux affaires. Finalement il conclud, en accusant le Conseil du Roy
d’extorsions, de peculat, de volerie, de donner de faux Arrests, &
de faire beaucoup d’injustices. Que peut-on dire dauantage contre
le Roy, contre son Conseil, & contre vn Parlement si Auguste que
le nostre ? Plusieurs personnes ont esté seuerement chastiez pour des
fautes moins criminelles que les siennes. Ie ne dis pas cecy pour