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Mazarinade n° C_9_52

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Anonyme [1649], TRES-HVMBLE REMONSTRANCE DV PARLEMENT DE PROVENCE. AV ROY, SVR LE GOVVERNEMENT de Monsieur le Comte d’Alais. , françaisRéférence RIM : M0_3816. Cote locale : C_9_52.


vne bresche si pitoyable, qu’on vid à mesme temps plus de
trente places vuides par les cittations qui suiuirent la publication
de l’Edict, & ce coup qui frappa les plus anciens de
la compagnie, infecta tous les autres, & laissa vne si mauuaise
odeur en la Prouince, qu’elle n’a depuis respiré que le
soulphre & le feu.
 
Cependant de la ruine d’vn tribunal ancien & legitime,
Gauffridy en a esleué vn à son ambition, & aux desseins de
Monsieur le Comte d’Alais : & comme c’est vn esprit violent
& extreme, il print la premiere place de la Chambre
des Requestes auec fierté : il s’y est maintenu auec artifice,
& en est sorty par vn insigne perfidie.
On ne vid iamais tant de plaintes & de procez verbaux
comme il en a dressé durant cinq ou six années qu’il a tenu
cette Chambre ; iamais tant de continuations de menasses
qu’il a fait pour soustenir cette fresle Iurisdiction dont il s’estoit
flatté : ce Committimus forcé estoit vn priuilege insupportable
aux Nobles, qui n’ayants pas bonne opinion de ces
Iuges, ne pouuoient s’y soubmettre, & ce fut le sujet ordinaire
qui eschauffoit sa bille & sa melancolie, en telle façon
qu’on l’a veu plus souuent prononcer par sa Iurisdiction, que
pour l’interest des parties.
Neantmoins sa malice a esté si extréme qu’il a imputé au
Parlement les iniures & les affronts qu’il deuoit imputer à sa
personne & à ses actions : il a tellement importuné vostre
Conseil de ses plaintes, & a trouué vn appuy si facile & si fauorable
dans l’esprit de Monsieur le Comte d’Alais, que les
choses ridicules ont passé pour des contrauentions à l’Edict,
& des iniures faites à l’authorité Souueraine.
L’euenement a fait cognoistre pour quel dessein il auoit
multiplié ses plaintes : cette Magistrature subalterne ne pouuoit
pas satisfaire son ambition, ce Siege n’estoit pas son repos,
il regardoit auec enuie les places qui surpassoient sa naissance
& son genie, & se voulut rendre le compagnon de ses
Maistres.
Cela ne se pouuoit que par l’appuy de Monsieur le Comte