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Mazarinade n° A_8_10

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Anonyme [1649], TRES-HVMBLE REMONSTRANCE DV PARLEMENT DE PROVENCE. AV ROY, SVR LE GOVVERNEMENT de Monsieur le Comte d’Alais. , françaisRéférence RIM : M0_3816. Cote locale : A_8_10.


maison incommodee ; que son esprit qui a plus de fumee
que de lumiere, n’auoit iamais peu attaindre à la gloire du
Barreau, & qu’il s’estoit addonné à l’Economie de l’Hostel
de la ville d’Aix où il a profité toutes les Commissions & les
voyages qu’il a fallu faire à la Cour : Mais comme ces profits
estoient incertains, & qu’il commençoit à perdre le credit
qu’il auoit aupres du peuple, il tascha d’en acquerir aupres
de Monsieur le Comte d’Alais, & par vne preuarication
criminelle, estant deputé pour l’interest de la Prouince
qui le payoit, il suggera la creation de cette Chambre, dont
la premiere place luy auoit esté promise, & n’aprehenda pas
de marcher sur tous les ordres de la Prouince pourueu qu’il
montast sur vn Tribunal.
 
Quand cet Edict fut representé, il treuua le rebut de tous
les gens de bien, mais il treuua l’applaudissement de Monsieur
le Comte d’Alais, qui touché d’vn motif pressant &
sensible, se porta à cette extremité d’aller luy mesme en
Parlement pour verifier l’Edict, le fit enregistrer, le fit publier
par son Secretaire apres que toutes les Chambres eurent
rompu pour n’assister pas à ce spectacle, & ne voir pas en
vne mesme main l’authorité de la Iustice, & la force des armes,
ce que cette Monarchie n’a iamais veu qu’en celles de
son Souuerain.
Ce procedé, SIRE, n’a iamais eu d’exemple en ce Royaume,
& il n’y a point de Gouuerneur qui eust voulu profaner
la Iustice, iusques dans cet excez de verifier luy mesme dans
le Palais vn Edict par vne pure voye de fait, contre toutes
les Loix fondamentales de l’Estat.
C’est pourtant vne des pieces les plus celebres du Gouuernement
de Monsieur le Comte d’Alais, & comme si cet
Edict estoit vn sortilege qui deust enchanter toute la Prouince,
il fut suiuy par tant de tonnerres & de tẽpestes, qu’on
recogneut aysement qu’il estoit venu contre les principes ordinaires
de la nature, & que c’estoit vn meteore que la corruption
du siecle auoit produit.
En effet il fit vn tel fraquas dans cet illustre Compagnie, &