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Mazarinade n° C_10_36

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Anonyme [1649], TRAITÉ DE PAIX DE L’AME AVEC SON DIEV, DE DIÉ A MONSEIGNEVR DE BEAVFORT, DVC ET PAIR DE FRANCE. Propre à ce Saint temps. , françaisRéférence RIM : M0_3797. Cote locale : C_10_36.


ce sont les blasphemes, que nous auons vomy contre le Ciel,
qui nous accusent maintenant, & reprennent nostre insolence :
les sacrileges commis au milieu de nos Temples, condamnent
le peu de religion & de respect, dans les mysteres les
plus augustes du Christianisme : les plaisirs des hommes font
vn reproche continuel à nos sens, qui se sont portez auec trop
de delicatesse à la iouyssance des objets illicites. En vn mot,
l’orgueil, l’enuie, la colere, la vengeance, la mesdisance,
les parricides, les fratricides, sont les causes de vostre mort,
& qui crient vengeance pour tous ces desordres & déreglemens :
Mais ie viens maintenant, mon Souuerain Monarque,
prendre la loy de vostre Iustice, esperant de receuoir
quelque marque de vos anciennes misericordes. Vous auez
protesté mon Dieu, par l’oracle de vostre Sacrée bouche, que
vous ne desirez point la mort de l’impie, mais la conuersion
de son cœur : Et moy ie proteste en presence du Ciel & de la
Terre, sur vos Sacrez Autels, que nous abhorrons toutes les
impietez, dont nous auons soüillé nos ames & nos corps, pour
estre le Temple ou nous celebrerons vn sacrifice de loüange,
en publiant les grandeurs de vostre Diuinité, & des misericordes
pour les pecheurs : Vous auez autrefois engagé vostre parole
à vostre seruiteur Helie, qu’il ne pleuueroit pas sur la
Terre vne goutte d’eau pendant trois ans qu’à sa priere.
Helas ! mon Dieu, nous sommes plus riches qu’Helie, & que
ne deuons nous esperer en vous possedant au S. Sacrement
de l’Autel, qui est vn Pain de vie pour fortifier nos ames,
qui gemissent sous le fardeau de nos iniquitez ; les merites de
vostre Sang, que ie contemple renfermez dans ce sacré Tresor,
sont des gages precieux, qui tiennent mon salut en depost :
vous auez merité par vne oblation volontaire de vostre
Sacrée Personne, à la mort de la Croix ; mais le fruict de ce