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Mazarinade n° B_2_25

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Anonyme [[s. d.]], TRAITTÉ DE L’ANCIENNE DIGNITÉ ROYALE, ET DE L’INSTITVTION DES ROYS. , françaisRéférence RIM : M0_3796. Cote locale : B_2_25.


TRAITTÉ
de l’ancienne dignité Royale.
ET de l’institution des Roys.

TOVS ceux que Dieu a voulu esleuer à la dignité
Royale, se peuuent sans iniustice qualifier
Lieutenans d’vne Puissance tres adorable & tres
infinie. Et ie ne sçache point de Souuerain qui
ne se puisse vanter d’estre l’Image d’vn objet à
qui tout l’estre creé doit vne reuerence eternelle. Auoir esté
choisi de ce diuin Promoteur pour disposer équitablement
d’vn nombre infiny de ses creatures, n’est pas vne petite marque
de la grandeur des Roys, & de l’estime que cét illustre
Legislateur fait de leur personne. Cét admirable principe de
nostre salut fait bien voir dans Sainct Mathieu, en quelle consideration
il a cette grandeur Royale ; puis qu’il paye aux
Roys luy mesme le tribut qu’il ne leur doit pas, de crainte de
les offencer, & de crainte de laisser vn mauuais exemple à
ceux qui doiuent viure sous la domination des Princes. Et
par la mesme bouche du mesme Oracle, ne dit il pas qu’il
faut rendre à Cesar ce qui est à Cesar, sur peine de tomber en
sa disgrace ? Que ne fait-il pas encore pour donner plus de
lustre & plus de pouuoir à cette dignité si excellente ? Il veut
que tous ceux qui le possedent fassent tout ce qu’il leur plaira,
des creatures qui viuent sous vne authorité si extraordinaire
Ce n’est pas pour cela que la Souueraineté du Prince puisse
aller du pair auec celle de Dieu, ny qu’elle puisse iamais estre
si absoluë, attendu que celle de ce diuin Seigneur ne dépend
que de sa propre volonté, celle de la creature releue de sa toute
puissance. Ce n’est pas aussi que sa diuine bonté ne vueille
absolument que ces Maistres de l’Vniuers, ne trauaillent
beaucoup plus à l’édification de leurs sujets qu’à la ruine de
leurs peuples. Les Roys perseuerant dans leur malice periront
aussi bien que le moindre des mortels, si Dieu ne retracte pas