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Mazarinade n° A_7_48

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Anonyme [1649], THESES D’ESTAT, TIREES DE LA POLITIQVE CHRESTIENNE. PRESENTEES A MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONTY. , français, latinRéférence RIM : M0_3774. Cote locale : A_7_48.


XII.
Que doit craindre le Prince qui regne dans le
cœur de ses subjets, la crainte est vn mauuais maistre,
& enseigne mal à obeïr, mais depuis que le
respect & l’amour font la sentinelle, quelque part
où soit la Cour, c’est vne forteresse inexpugnable.
La plus fidele garde, disoit le meilleur de nos
Roys Louys XII. c’est l’innocence, c’est vne garde
inexpugnable de n’auoir besoin de garde. En vain
s’armera de terreur celuy qui ne sera point gardé
de l’amour ; les armes sont irritées par les armes, &
celles qui sont à l’entour de nos Roys & de nos
Princes, sont plustost pour monstrer leur grandeur,
que pour tesmoigner leur mefiance, ou leur
crainte.

XIII.
Tout legitime gouuernement se maintient par
l’obseruance des Loix, & par la force des armes ;
ce sont les deux colomnes des Estats ; les premieres
le deffendent contre les ennemis du dedans, &
les autres contre ceux de dehors.

XIV.
Le bien commun doit estre preferé au particulier,
mesme par le Souuerain, lequel peut disposer de
nos vies & de nos biens, non pas despotiquement
ou comme bon luy semble : mais pour le bien de
l’Estat. Arriere donc ceux qui ne mettent aucune
distinction entre la Souueraineté legitime, & l’vsurpation,
entre les Tyrans & les Roys, entre les
subjets & les esclaues.