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Mazarinade n° C_9_24

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Anonyme [1649], SOMMAIRE RELATION DE CE QVI S’EST PASSÉ A S. GERMAIN EN LA DEPVTATION de la Cour des Aydes. POVR LE RETOVR DE LEVRS MAIESTEZ à Paris. AVEC LA HARANGVE DE MR AMELOT premier President, sur ce sujet. ET SA REPLIQVE SVR LA RESPONSE DE MR LE CHANCELIER DE LA PART DE LA REINE, AV SVIET DE L’ELOIGNEMENT DV ROY. , françaisRéférence RIM : M0_3686. Cote locale : C_9_24.



Sur quoy ledit Sieur premier President a dit qu’il auoit estimé qu
la Correspondance qui a esté iusques icy entre les Compagnies, l’obligeoit
à repliquer quelque chose qui tesmoignât les bonnes intentions
du Parlement, & qui pût donner ouuerture à quelque sorte d’accommodement
dans la fascheuse conioncture où nous voyons les affaires
publiques, ce qu’il fit à peu pres aux termes suiuans.
SIRE,
Entre toutes les Nations la nostre a tousiours eu cette
loüange de cherir vniquement son Prince, & d’auoir pour sa
persõne sacrée vne veneratiõ aprochãte de celle que l’on rend
aux choses diuines. Cela estãt, il ne se peut que ce ne soit à to9
les bons François, & principalement à tous les Officiers de
V. M. vn desplaisir bien sensible, que l’on ait soupçonné qu’il
soit entré dans l’ame de quelques François honorez du Caractere
de la Magistrature, & attachez plus particulierement que
les autres à cette veneration, vne pensée si criminelle, que
celle que l’on impute à quelques Officiers du Parlement. Cette
Grande & Illustre Compagnie a son interest si estroitement
vny à celuy du Roy & de l’Estat, & a donné en toutes rencontres
de si glorieuses marques du zele qu’elle auoit pour le soustien
de l’Authorité Royale, qu’il est difficile de s’imaginer
que quelques-vns de ceux qui la composent, soit capable
d’oublier le premier & le plus iuste de ses deuoirs. Ce zele a
paru auec éclat non seulement du temps de nos Peres par ce
fameux Arrest qui, malgré les artifices de nos Ennemis, rendit
à la Loy Salique sa premiere vigueur, & seruit si fort à la conseruation
de la Couronne dans l’Auguste Maison des Bourbons ;
Mais encore de nostre temps, par les soins que cette
Compagnie a pris d’affermir durant les Minoritez les Regences
de Reines Meres. Ainsi, Madame, Nous esperons de Celebrer
bien-tost la feste de cet heureux Retour de Vos Maiestez,
si necessaire pour calmer les perilleux orages dont l’Estat est
menacé, puis qu’il ne faut, pour obtenir ce grand bien, que
l’obeyssance d’vne Compagnie qui sans doute sera tousiours
tres-disposée d’en donner les marques que l’on exigera d’elle
dans les formes prescrites par les Ordonnances.