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Mazarinade n° C_10_9

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Anonyme [1649], SECOND SERMON DE L’EVCHARISTIE POVR LE DIMANCHE DE L’OCTAVE. SECONDE PARTIE. Preschée par le R. P. A. D. , français, latinRéférence RIM : M4_75. Cote locale : C_10_9.


la poictrine de Iesus ; afin que l’ardeur qui le brusle, nous enflamme,
nous purifie, & brusle tous nos pechez. Carbonem
concipiamus qui comburat peccata nostra, & illuminet corda nostra, Et
que rauis de ce changement nous disions auec Zacharie,
Quid bonum eis, & quid pulchrum eis nisi framentum Electorum, & vinum
germinans Virgines, Y a-il rien de bon sous le Soleil, &
de beau dans l’estenduë de l’Vniuers, comme ce froment
des Esleus, comme ce vin qui des Publicains en fait des
Apostres, de pecheurs des iustes, d’auares des Aumosniers,
de cruels, des Agneaux ; de voluptueux dés chastes.
Aussi S. Chrysostome remarque vne grande difference entre
la Cananée & la Magdeleine à la Table de Iesus-Christ.
L’vne ne veut que des miettes qui en tombent pour chasser
le diable qui possede sa fille, l’autre veut & embrasse tout
le corps de son bon Maistre pour oster du sien la lasciueté
qui est mille fois pire que les demons. Non quæ sumit micas sieut
Cananæs, sed ipsum panent vitæ amplexata est, hæc vt filiam à dæmonio
vexatam liberaret : illa totum corpus lasoiuiæ deditum. Que si
Chrestiens, nous n’y receuons par les douceurs, que cette
viande produit ordinairement dans les ames innocentes ;
si nous n’en retirons pas des auancemens pour la vie spirituelle :
si ce pain au lieu de nous nourrir, nous cause des
desgousts, attribuons en la faute à nous mesmes : rentrons
dans le cabinet interieur de nostre conscience, & nous
trouuerons qu’il y a là dedans des impuretez qui empeshent
l’effet de ce Diuin Sacrement, car si nous apportions
la mesme pureté, la mesme ardeur, le mesme amour
que fit cette Diuine penitence, lors qu’elle se ietta aux
pieds de Iesus en la maison du Pharisien, & oû elle fit vne
espece de Communion, dit S. Paulin, sans doute nous y
trouuerions les mesmes delices, les mesmes auantages, &
les mesmes graces qui ont rendu cette saincte l’estonnement
des siecles, & l’objet de nos admirations. Et apres
auoir imité sa pureté en ce monde, nous irions iouyr auec
elle de la gloire qui est preparée aux ames innocentes là
haut dedans les Cieux Où nous conduise, le Pere, le Fils, & le
S. Esprit, Ainsi soit il.
 

Fin de la seconde Partie.
Isaiæ.
6.
S. Crisost.