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Mazarinade n° C_3_84

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Anonyme [1649], RESPONSE D’ARISTE A CLYTOPHON SVR LA PACIFICATION DES TROVBLES DE PROVENCE. , françaisRéférence RIM : M0_3390. Cote locale : C_3_84.


le pouuoir de leurs ennemis irrités. Il n’y a point de Gent il homme
qui n’ait eu quelque demeslé, & qui ne se soit porté sur le Pré :
on ne manqueroit point à deterrer les vieux pechez & à leur intenter
des procez criminels au suiect des vieilles querelles.
Encore bien que Monsieur le Comte doiue employer tout son
credit à faire subsister ses euocations en faueur de ceux qui ont
suiuy son party, faisant paroistre qu’il n’oublie point ses amis &
ses seruiteurs, neantmoins c’est plus l’interest du Roy que le sien.
Voila pour quoy le Conseil qui est sage ne relaschera rien d’vn
article si necessaire : Il est donc à craindre qu’il n’y aye grand
espace à se promener dans nostre place des Prescheurs ; & que
nos tribunaux ne soient desormais vn peu plus solitaires qu’ils
n’auoient accoustumé d’estre.
 
Ce qui afflige encor sensiblement nos Messieurs est de voir
casser les Consuls des Communautez faits en vertu de leurs Arrests
depuis le vingtiesme Ianuier jusques au iour de la paix, &
restablir ceux qui auoient esté destituez. Il n’y a rien qui les
fasche tant comme quand on fait voir aux peuples leur peu de
credit : Ils n’ont subsisté iusques à maintenant que par ceste
fausse persuasion imprimée dans les esprits par leurs partisans,
Qu’ils sont tous puissans à la Cour ; que le Conseil redoute leurs
intelligences. Le traicté de paix nous detrompe en cassant leurs
Arrests comme du verre aux yeux de toutes les Communautez,
qui disent en ouurant les yeux, Comment est il possible que les
ouurages d’vn Corps que nous croyons, & que nous publions immortel,
n’aye eu que quelques momens de durée ?
L’Article qui dit que les troupes qui seront cy-apres enuoyées
dans la Prouince ou pour y passer, ou pour y sejourner, seront
logées par les ordres de Monsieur le Gouuerneur comme il se pratiquoit
auant le traicté de Monsieur le Cardinal Bichi, luy est encore
extremement aduantageux puis qu’il l’affranchit de la necessité
de prendre l’attache des Procureurs du Païs. Au cõmencement
de la guerre ils persuadoient aux idiots qu’ils ne la signeroient
point que le Roy n’abolit tous les imposts, & ne leur rendit
tous les priuileges dont ils jouïssioent sous le Roy René : Mesme il
me souuient qu’ils nous promettoiẽt de ne poser iamais les armes
si le Conseil ne consentoit à leur dõner des Places de seureté dans
la Prouince pour l’asseurance de la paix. C’est ainsi qu’il seduit la