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Mazarinade n° C_9_73

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Anonyme [1649], RESPONSE DE MONSEIGNEVR LE PRINCE, A LA REQVESTE & à la Remonstrance qui luy ont esté adressées par le Parlement de Dijon, à son arriuée en Bourgogne. Auec la Declaration qu’il leur a faite de n’estre plus Mazariniste. , françaisRéférence RIM : M0_3403. Cote locale : C_9_73.


vient depuis peu par sa Diuine Misericorde, de me dessiller les
yeux, & de me retirer du precipice où ie m’estois mis, pour
adherer aux volõtez du plus abominable de tous les hommes.
Ie sçay bien que nostre Souuerain Createur ayme les peuples,
que Iesus-Christ est mort pour eux, & que nous sommes obligez
de l’imiter en toutes choses. Ie sçay bien qu’vn Tyran
comme celuy dont vous me parlez, est ennemy mortel de
toute la Nature raisonnable & intellectuelle : Qu’abusant de
l’authorité du Prince, il charge le peuple (pour le piller) de
subsides & d’exactions immoderées. Qu’il enuoye tout l’or &
l’argent de France à Rome & à Venise : Qu’il administre les
affaires du Royaume par fraude & par auarice : Qu’il ne se
gouuerne que par des flateurs & par des satrapes, & autres telles
especes de vermine : Qui craint que le peuple viue dans vne
parfaite vnion, & qu’il conspire contre luy. C’est ce qui fait
qu’il soudoye les principaux, & qu’il les tient à ses gages, pour
luy donner aduis de toutes leurs entreprises. Enfin il porte
tousiours l’esprit du Roy & de la Reyne à de tres-mauuaises
intentions contre leurs subjets, taschant d’obseder le Prince
apres sa majorité, pour se vanger des affronts qu’il croit auoir
receus de toute la France. Mais ie vous proteste, Messieurs,
d’employer mes soins, mon bras, & ma vie, si la necessité des
affaires le requiert, pour empescher ses horribles desseins, &
pour purger le païs d’vne creature si funeste à l’Estat & plus funeste
à la Patrie. Si mes actions estoient miraculeuses dans
mon enfance, ie veux qu’elles le soient beaucoup plus en l’âge
où ie suis, & pour vostre repos & pour ma gloire. La France
passera dores en auant de l’admiration de mes premiers effets,
à l’idolatrerie des graces que ie luy veux faire. Ce sera d’elles
qu’elle pourra apprendre que ie ne suis pas moins sçauant en
la Politique & en l’Art Militaire, qu’au reste des autres sciences.
Et certes ie tascheray d’agir si bien pour vostre salut, que
tout le monde sera obligé de m’honnorer des beaux Eloges
que ie reçois aujourd’huy, & que ie tiens des liberalitez d’vne
si Auguste Compagnie que la vostre. Si maintenant que ie
suis dans ma plus grande vigueur, ie ne fais voir quelque chose