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Mazarinade n° C_3_21

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Anonyme [1649], RESPONSE DE LA PLVS FAMEVSE COQVETTE DE L’VNIVERS, A LA LETTRE DV PLVS MALHEVREVX Courtisan de la Terre. Auec plusieurs Questions qu’elle luy fait, pour sçauoir l’explication de ce qu’il veut dire. , françaisRéférence RIM : M0_3393. Cote locale : C_3_21.


mes caresses ; cela me plaist de voir miraculeusement paroistre la
verité sur les leures du plus mesdisant homme que le Ciel ayt veu
naistre. C’est elle sans doute qui vous oblige en suite à me demander
pardon de ce que vous me parlez si librement, par la Lettre
que vous venez de m’escrire. Aussi veux je croire pour ma satisfaction
& pour vostre gloire, que la flaterie est vn vice qui n’a
point d’accez auec vostre humeur, lors que vous me parlez de la
sorte. Et que quand ie serois la Reyne de tout l’Vniuers, le respect
& la crainte ne vous obligeroit pas en ce rencontre de trahir
vos sentimens, & moins encore de consentir à la perte d’vne reputation
semblable à la mienne. Ie me satisferay donc de cette excuse,
puis que vous m’en priez, afin que vous n’ayez pas sujet de faire
vne penitence trop seuere du mal que vous m’auez fait, non plus
que de celuy que vous pretendiez me faire.
  QVESTIONS FAITES AV PLVS
malheureux Courtisan de la terre, pour sçauoir l’explication
de ce qu’il veut dire par sa Lettre.

PREMIERE QVESTION.
IE vous demande si la creance que vous auez d’estre au nombre
des Oracles, vous oblige de m’escrire auec tant d’ambiguité.
II. Si la diction mise à contre sens, peut donner quelque espece
de gloire à celuy qui ne la sçait pas disposer que de cette sorte.
III. Si l’on doit donner le nom de de Lettre à vne multitude de
Cocalasmes entassez les vns sur les autres.
IV. S’il est possible de bien respondre à celuy qui s’exprime tres
mal, & qui n’a pas l’adresse de faire entendre ce qu’il veut dire.
V. Si vn ignorant se peut bien seruir de quelques lieux communs
qu’il ne scauroit pas comprendre.
VI. Si le mespris d’vne Dame, peut engager à la perseuerance
ceux qui commencent à l’abandonner.
VII. S’il se peut dire qu’vne Dame soit plus redeuable à la foiblesse
d’vn Caualier, qu’au merite qu’elle peut auoir sans offenser
le Gentilhomme.