[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_19_56

Image de la page

Anonyme [1652], RESPONCE CHRESTIENNE ET POLITIQVE Aux Opinions Erronées du Temps. SANCTA BRIGIDA. Quando sedebit puer in sede Lilij, tunc dissipabit omne malum intuitu suo. , français, latinRéférence RIM : M0_3389. Cote locale : B_19_56.


mal, d’autant que l’on transgresse ce qui est commandé par
le Superieur, qui peut chastier le transgresseur : car comme
dit l’Apostre, C’est le Prince qui porte le cousteau, sans
l’auctorité & puissance duquel les loix n’ont force ny vertu :
ainsi que dit S. Hierosme, La Iustice desarmée & sans puissance
d’arrester les desordres, n’est plus que telle en peinture,
propre à faire peur aux petits enfans, qui s’espouuentent
des masques. C’est pourquoy les subiets sont obligez d’obeyr
aux loix, pource qu’ils sont obligez d’obeyr aux Roys, qui
les ont faites, autrement il n’y auroit nulle obligation, non
plus qu’aux loix d’vn Prince Estranger, & puis qu’ils les ont
faites, ils n’y sont point obligez : Car personne n’est contraint
de soy mesme, Princeps liber est, sutque ac ligum potens.
Seneque dit aussi, Legis auctorem lege non teneri. Il est sans
doute que le Roy peut dispenser sur les Loix, les moderer
ou augmenter comme il iuge à propos pour le bien de
son Estat ; & ainsi celuy qui a pouuoir d’exempter de l’obeïssance
des loix, n’est il pas par dessus les loix ? Dieu a
commandé par des parolles expresses d’obeyr aux Princes,
& n’a point commandé par expres commandement d’obeyr
aux loix temporelles, sinon en tant qu’il a commandé d’obeyr
aux Roys, tellement que qui ayme mieux obeyr aux
loix qu’aux Roys, prefere le commandement de l’homme
à celuy de Dieu. Tous les seditieux rebelles se couurent tousiours
de ce manteau, & disent que l’on contreuient aux loix
& ordonnances du Royaume, comme s’il n’estoit pas loisible
aux Roys non seulement, mais necessaire d’y contreuenir,
les fleschir ou les tenir roides, selon qu’ils voyent
estre à propos & plus vtile pour le bien public & l’interests
de leur Estat. C’est vne opinion seditieuse de croire
que celuy qui a la puissance souueraine soit subiet aux loix
ciuiles, l’Estat ne pouuant s’obliger à soy mesmes, ny à
aucun particulier. Le Prince, ou le Senat, composent l’Estat
dont l’estre ne subsiste qu’en l’exercice de la puissance
souueraine.
 
Nemo
[2 lignes ill.]