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Mazarinade n° B_19_56

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Anonyme [1652], RESPONCE CHRESTIENNE ET POLITIQVE Aux Opinions Erronées du Temps. SANCTA BRIGIDA. Quando sedebit puer in sede Lilij, tunc dissipabit omne malum intuitu suo. , français, latinRéférence RIM : M0_3389. Cote locale : B_19_56.

Que le Roy est sujet aux Loix.

RESPONCE.
Sainct Augustin dit, que celuy qui a pouuoir de faire les
Loix, n’est point suiect aux Loix, le Roy est la Loy parlante,
il est le grand Legislateur & l’Ame de la Loy, il luy
donne le mouuement, sentiment & vie, ainsi que l’Ame le
donne au corps : quand elle est abandonnée du Roy, elle n’a
plus de force ny de vertu, c’est l’instrument duquel il se sert
pour desployer sa puissance, exprimer ses conceptions,
regler ses suiects, policer son peuple, & le porter dans
l’obeïssance, ainsi que le Pilote le sert de l’Esguille & Car
te Marine, pour gouuerner son Vaisseau. La Loy est vne
Ordonnance du Souuerain, auquel seul apartient d’en faire,
car qui a plus d’interests de veiller pour tous les membres,
sinon celuy qui en est le chef, c’est donc l’ouurage du Roy,
& tout ainsi comme l’ouurier est pardessus son ouurage, on
ne peut nier que les Roys ne soient pardessus leurs Loix,
comme le pere pardessus le fils, & le maistre pardessus le
seruiteur. Sainct Hierosme dit qu’il ne faut pas chercher
la raison de la Loy, mais l’authorité, & Sainct Iacques,
si vous iugez la Loy vous n’en estes par obseruateur, mais
Iuge.
[16 lignes ill.]
Les Princes ont plus d’interest que nul autre, que leurs loix
soient tousiours obseruées, car elles apprennent l’obeïssance,
sans laquelle il n’y a que desordre & confusion dans leurs
Estats, tout ce qui n’est point commande ou prohibé par la
Loy de Dieu & de l’Eglise, est indifferent ; il est fait iuste,
parce que le Roy l’a ordonné, ou iniuste, parce qu’il l’a deffendu ;
car quand aux loix temporelles, rien n’est iuste de
soy-mesme, ainsi prend la forme de iustice ou d’iniustice,
selon qu’il a pleu au Roy d’en ordonner, & parce qu’il l’ordonne
il faut l’obseruer, que si l’on y contreuient, on fait