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Mazarinade n° B_19_56

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Anonyme [1652], RESPONCE CHRESTIENNE ET POLITIQVE Aux Opinions Erronées du Temps. SANCTA BRIGIDA. Quando sedebit puer in sede Lilij, tunc dissipabit omne malum intuitu suo. , français, latinRéférence RIM : M0_3389. Cote locale : B_19_56.

en connoissance des ordonnances & des commandemens
du Souuerain, & de luy refuser l’obeïssance, ils ne seroient
plus subiets ny soubsmis, ny luy souuerain, mais marcheroient
du pair auec luy : Ce seroit aussi apporter vn remede
plus dangereux que la maladie, car quoy que celuy qui gouuerne
soit vicieux, ou incapable d’estre Ministre, il est pourtant
certain que les maux qui arriuent en vn Estat par le
deffaut de celuy qui le conduit, n’ont rien de comparable
aux miseres & aux desolations extremes qui naissent des
factions & seditions, qu’il faut exciter necessairemẽt pour le
deposseder de son Ministere. Neantmoins quand la haine publique
s’éleue cõtre luy, & qu’on le croit autheur de tous ces
maux, il est quelquefois de la bonté du Prince de l’esloigner,
pour euiter les reuoltes d’vn peuple mutiné, & pour oster le
pretexte aux factieux. A l’exemple de Philippes second, qui
retira le Cardinal Granuille des Pays bas, & d’Henry III.
qui esloigna le Duc Despernon de sa Cour. Il est aussi quelquefois
de la prudence de le maintenir pour conseruer l’authorité
qui est tutelle du bien public, & sans laquelle il n’y a
point de repos ny de seureté dans vn Estat En ces fascheuses
& difficiles rencontres il faut heurter à la porte du Ciel, &
consulter cette diuine sagesse qui dispose du cœur des Roys
qu’elle a en ses mains.
 
Cor Regis
in
mann
Dei
sunt.
Neron, Caligula, & Domitian, trois fiers Tyrans, n’ont
pas versé tant de sang durant leur Empire qui a duré plusieurs
années, ny ruiné tant de familles & desolé tant de
Prouinces, qu’vne seule guerre Ciuile de Cesar & de Pompée,
ou de Marius & de Sylla, lesquels par leur ambition, ont
en peu d’années ruiné l’Empire Romnain, & enterré sous
leur ruine presque tout l’Vniuers ; Enfin il est certain que
Dieu est protecteur des Roys, qu’il les deffend contre les
entreprises des meschans, & qu’il punit rigoureusement leurs
subiets quand ils luy sont rebelles, & qu’ils manquent à l’obeïssance
& au respect qu’ils luy doiuent. Car il a dit, qu’il
darderoit ses flesches aiguës dans le cœur des ennemis du
Roy.
Sagittæ
potentis
acutæ
incorda
immicorum
Regis.