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Mazarinade n° B_19_56

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Anonyme [1652], RESPONCE CHRESTIENNE ET POLITIQVE Aux Opinions Erronées du Temps. SANCTA BRIGIDA. Quando sedebit puer in sede Lilij, tunc dissipabit omne malum intuitu suo. , français, latinRéférence RIM : M0_3389. Cote locale : B_19_56.


la necessité & occasion vrgente fait quelque fois
qu’vn commandement est iuste, qui ne le seroit pas en vn
autre temps & sans necessité. Il n’est pas aussi expedient,
que le Prince declare tousiours son intention, ou le subiet
qu’il a de faire telle Loy, ou de donner tel commandemẽt.
Cesar estoit vn grand Tyran, qui ne pouuoit faire que des
commandemens iniustes, puis qu’il ne reconnoissoit pas le
seul Iuste, cependant Iesus-Christ a dit, Obeïssez à Cesar.
Du temps de S. Pierre & S. Paul, les Princes qui regnoient
alors sur la terre, estoient Payens, cruels & iniustes, & cependant
ces diuins Apostres recommandoient aux Chrestiens
de leur obeyr, disant, Rendez-vous subiets à tout ordre
humain pour l’amour de Dieu, soit au Roy, comme à
celuy qui est par dessus les autres, soit aux Gouuerneurs &
Magistrats, comme à ceux qui sont enuoyez de par luy.
S’il arriue que les Princes traittent mal leurs subiets & les
molestent de rigueurs & d’imposts, il est permis d’en faire
tres humbles Remonstrances, & proceder par humbles supplications
& requestes ; ainsi qu’il est loisible à l’enfant de
se plaindre à son pere : mais l’on ne doit pas se seruir d’autres
remedes humains, veu qu’il est enioint à toute ame
d’estre soubmise aux puissances superieures, il faut auoir
recours à Dieu par les prieres & par les larmes, & quel qu’intolerable
que soit vn Regne, le supporter, & non se rebeller,
pour ne tomber dans le crime de felonnie, d’autant qu’il
faut attendre que Dieu y pouruoye ; car il escoute tousiours
les plaintes de ses peuples, quand elles sont iustes, & ne
manque iamais de leur enuoyer soulagement quand il est
temps. Le mal est qu’ordinairement au lieu de porter patiemment
l’affliction d’vn rude gouuernement on s’impatiente
& l’on murmure, & en voulant y resister, l’on l’aggraue de
plus en plus, parce que l’on a recours à des moyens que Dieu
a deffendus, & qu’à cette cause il ne benit pas, & que l’on
n’a pas recours à luy comme l’on deuroit, non plus comme
s’il ne se mesloit point du tout de l’administration des choses
du monde ; que s’il estoit permis à des subiets d’entrer