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Mazarinade n° B_19_56

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Anonyme [1652], RESPONCE CHRESTIENNE ET POLITIQVE Aux Opinions Erronées du Temps. SANCTA BRIGIDA. Quando sedebit puer in sede Lilij, tunc dissipabit omne malum intuitu suo. , français, latinRéférence RIM : M0_3389. Cote locale : B_19_56.


& trebucher d’vne part ou d’autre ; par ainsi qui voudra
parler de la puissance des anciens Roys de France, & de
leur façon d’agir, pour en vouloir faire vne consequence
pour le temps present, ce seroit vne proposition seditieuse &
pernicieuse, comme qui voudroit dire que le Roy devroit partager
la France & la diuiser en quatre Royaumes, à cause que
Clouis premier Roy Chrestien l’a fait, & plusieurs Roys
apres luy.
 
La difference qu’il y a entre le Prince & les Sujects est que
le Prince peut contraindre ses Sujects de luy rendre l’obeyssance
qu’ils luy doiuent, d’autant qu’estant Ministre de Dieu
en terre & portant le glaiue, il a droit de punir & chastier,
mais les Sujects ne peuuent vser d’aucune force & contrainte
enuers leur Prince & Seigneur, puisqu’il est non seulement
dit, obeyssez, mais soyez sujects, qui sont des qualitez qui y
repugnent : Il est certain qu’il n’y a point d’Estat en l’Europe
où les Roys ayent de si grandes marques de puissance absoluë
comme en France, C’ont tousjours esté eux qui ont fait les
Loix & Ordonnances pour gouuerner leurs Peuples, qui les
ont abrogées, changées & interpretées comme bon leur a
semblé pour le bien de leur Estat selon la necessité des occurrences,
C’ont esté eux qui ont disposé de la Paix & de la
Guerre, qui ont creé tous les Officiers de leur Royaume, tant
de Milice que de Iudicature, qui ont estably les Parlements
& les autres Cours Souueraines ausquelles ils ont attribué
toute l’authorité qu’elles possedent apres l’auoir receuë de
Dieu, en sorte qu’ils n’administrent la Iustice sinon en leur
nom, qui se lit sur le front de tous leurs Arrests, & ce qu’elles
ont de souueraineté à l’esgard des Sujects du Roy, elles ne le
tiennent que comme en depost, dont elles sont responsables
à la puissance Royalle, bref ce sont eux qui font battre monnoye,
qui leuent les tailles, les peages, les entrées & salines
pour le soustien de leur estat, & pour conclusion de leur souuerain
pouuoir, qui assemblent les Estats Generaux du Royaume,
où il ne s’est iamais rien proposé ny resolu que ce qui
leur a semblé bon, ny rien emané que soubs leur nom & par