[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_20_24

Image de la page

Anonyme [1651], RESOLVTION POLITIQVE Des deux principaux doutes qui occupent les Esprits du temps ; Sçauoir est, Et pourquoy est-ce qu’il s’opiniastre à leur detention, en veuë des desordres qui troublent l’Estat, pour procurer leur eslargissement. Dediée A ceux qui voudront voir vne Apologie sans passion, vne inuectiue sans aigreur, & vn raisonnement sans obscurité. , françaisRéférence RIM : M0_3515. Cote locale : B_20_24.


se rebutte de la hardiesse de cette proposition,
qu’il suspende son iugement, iusques à ce qu’il ait
appris en premier lieu, que le pouuoir de Mazarin est
absolu, quoy qu’apparemment il soit dans la dependance
des ordres de leurs Majestez ; & que par consequent
cette obligation necessaire que la reconnoissance
luy imposeroit de seconder tous les mouuements
de Monseigneur le Prince, le detrôneroit de
cette Souueraineté qu’il a dans l’Estat, pour en faire
entierement le pensionnaire de ses volontez : pour
douter que cette grande subiection, à la quelle Mazarin
seroit obligé par le deuoir de sa reconnoissance,
ne deust estre l’escueil infaillible de sa haute fortune,
ie croy qu’il ne faut point sçauoir faire de reflection,
que tout le pouuoir des premiers Ministres
de la minorité consiste dans cette grande liberté
qu’ils ont de donner, ou de refuser selon les diuers
caprices de leurs inclinations ; & qu’ils commencent
à dechoir de leur authorité, pour n’estre plus contez
que parmy les domestiques de la Cour, lors que pour
obuier à leur decadence par l’entremise de quelque
Crand, la reconnoissance les oblige puis apres à ne
branler que par ses mouuements ; & à ne porter l’apparence
de souuerain sur les volontez du Regent, que
pour y faire regner en effet toutes les passions de celuy,
qui captiue leur liberté par la consideration de
leur reconnoissance. De ce raisonnement des deux
parties de ma supposition, ie conclus que Mazarin
doit estre ingrat s’il veut se maintenir ; ou qu’il doit
se perdre, s’il veut estre reconnoissant. Enrage qui voudra,