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Mazarinade n° C_9_72

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Anonyme [1649], REQVESTE ET REMONSTRANCE ADDRESSÉES PAR LE PARLEMENT DE DIION A MONSIEVR LE PRINCE à son arriuée en Bourgogne. , françaisRéférence RIM : M0_3498. Cote locale : C_9_72.


force de loy. Car la puissance de faire des Loix est vn effet
de l’authorité absoluë, qui reside dans la seule personne du
Prince, & incommunicable à qui que ce soit : De maniere
que les Regents n’estans que tuteurs, à proprement parler,
ils n’ont que le droict de conseruer, & non pas de destruire,
de changer ou d’innouer ; Si bien qu’ils ne peuuent point
faire aucunes Loix ny Ordonnances, ny aucune creation
d’Offices, qui sont toutes fonctions du Roy majeur, & independant :
Et il y a lieu de s’estonner comment est-ce que
l’on a permis que l’on aye creé de nouueaux Offices pendant
la minorité du Roy, lesquels il pourra casser sans faire
tort à personne, estant deuenu majeur ; puis que c’est faire
le Souuerain, & entreprendre sur l’authorité inseparable
de sa Personne, que de mettre des nouueaux Officiers dans
son Estat. Ainsi la derniere declaration procurée par le
Parlement de Paris, pour le soulagement du peuple, &
dont l’infraction est la cause de tous les mouuemens, n’est
pas vne forme de Loy ny d’Ordonnance nouuelle, mais vne
correction des deffauts & suppression des abus qui s’estoient
glissez insensiblement contre les Loix & les Ordonnances,
au preiudice des Sujets du Roy, par l’auarice & l’irreligion,
non seulement des Ministres d’Estat, mais encor d’vne infinité
de petites sangsuës, lesquelles, Monsieur, vous auez
soustenuës, & dont vous estes responsable à Dieu.
 

VI. LEÇON.
Vous deuez auoir meilleure opinion du zele & de l’affection
des François enuers le Roy, & principalement du
peuple de Paris, de croire qu’ils ne sont pas prests d’exposer
leur vie & leur bien pour son seruice : la guerre qui est entre
les deux Couronnes fait assez voir le contraire, & à quoy
mesme ils se croyent obligez pour deux principales raisons.
L’vne, Que comme les enfans sont obligez par la loy de
Nature, d’employer ce qu’ils ont, & de vie & de biens
pour la protection de leur pere, & pour la conseruation de
sa famille ; Personne ne peut reuoquer en doute que cette
mesme loy ne passe dans les peuples, pour leur apprendre ce
qu’ils doiuent à leur Prince & à l’Estat, à moins que de