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Mazarinade n° C_9_67

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Anonyme [1649], REQVESTE DV DVC DE VENDOSME AV PARLEMENT DE PARIS. Auec les Memoires & Pieces qui en dependent. , françaisRéférence RIM : M0_3496. Cote locale : C_9_67.


lon les tiroit de prison auec l’honneur que i’estois bien asseuré d’estre
en estat d’innocence, & par consequent i’attendois ce traittement
de sa bonté. Lamont estant de retour me dit qu’il auoit trouué
le Roy fort animé contre moy, & qu’il failloit du temps, que Mõsieur
le Cardinal me prioit d’auoir vn peu de patiẽce & de le laisser
faire. Depuis il fit plusieurs voyages hors d’icy sans me rien dire,
Au bout de dix ou douze iours voyant que ma maladie augmentoit
& que mon esprit & mon corps qui s’affoiblissoient fort montroiẽt
qu’il estoit temps de m’abuser & me surprendre en cet estat, Lamont
me dit qu’il auoit commandement du Roy de m’offrir ma liberté
auec l’entiere amnistie, tant de son costé que du mien, pourueu
que par vne declaratiõ verballe à Lhostelnau & à luy i’aduoüasse
premierement & depuis de mesme à sa Majesté mesme en le
voyant, que c’estoit auec raison que i’auois esté arresté, & qu’il falloit
mettre l’honneur du Roy à couuert & ce d’autant plus que Madame
la Comtesse de Soissons & ma femme blasmoient mon emprisonnement ;
que si ie n’acceptois ce party le Roy estoit resolu à me
faire mourir par toutes sortes de voyes, soit par des Commissaires
& suppositions de tesmoins, ou par d’autres moyens, qu’il deploroit
ma perte si ie n’acceptois le premier party : ie dis que i’accepterois
tousiours plutost la douceur que l’extremité, & d’irriter le Roy mais
que ie ne pouuois pas aduoüer des choses fausses : Bref, apres plusieurs
contestations i’offris qu’en me faisant voir vn me moire qui
contient par articles mes accusations supposées, que pour la satisfaction
& esclaircissement de sa Majesté i’y respondrois par escrit
sur chaque article en façon que ie la satisferois Les contestations
durerent bien huict iours, que iour & nuict, ils estoient apres moy
sans me donner aucun repos : bref vn iour apres m’auoir promis &
asseuré de la part du Roy de ma liberté, ils me dirẽt verballement les
chefs de mes accusations. Que i’auois cabalé auec le Parlement de
Bretagne, la Noblesse & les villes. Que i’auois eu dessein de me
saisir de Blauet, de Nantes & de Brest, Que i’auois eu intelligence
auec les Huguenots, les Espagnols & le Mareschal d’Ornano. A
tout cela ie respondis la verité, qui estoit vne negatiue vniuerselle.
Ils me dirent encor qu’il failloit en acquerant ma liberté, descharger
le Roy en me chargeant : ie dis qu’il failloit donc que ie rendissemes
pensées criminelles pour contenter le Roy, puis que toute la
France m’eust dementy quand i’eusse voulu aduoüer auoir deserui