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Mazarinade n° B_9_13

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Anonyme [1649 [?]], REQVESTE DV DVC DE VANDOSME AV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_3496. Cote locale : B_9_13.


l’on les tiroit de prison auec l’honneur que i’estois bien asseuré d’estre
en estat d’innocence, & par consequent i’attendois ce traittement
de sa bonté. Lamont estant de retour me dit qu’il auoit trouué
le Roy fort animé contre moy, & qu’il falloit du temps, que Monsieur
le Cardinal me prioit d’auoir vn peu de patience & de le laisser
faire. Depuis il fit plusieurs voyages hors d’icy sans me rien dire.
Au bout de dix ou douze iours voyant que ma maladie augmentoit
& que mon esprit & mon corps qui s’affoiblissoient fort, montroient
qu’il estoit temps de m’abuser & me surprendre en cét estat, Lamont
me dit qu’il auoit commandement du Roy de m’offrir ma liberté,
auec l’entiere amnistie, tant de son costé que du mien, pourueu que
par vne declaration verballe à Lhostelnau & à luy i’aduoüasse premierement
& depuis de mesme à sa Maiesté mesme en le voyant,
que c’estoit auec raison que i’auois esté arresté, & qu’il falloit mettre
l’honneur du Roy à couuert, & ce d’autant plus que Madame
la Comtesse de Soissons & ma femme blasmoient mon emprisonnement ;
que si ie n’acceptois ce party le Roy estoit resolu à me faire
mourir par toutes sortes de voyes, soir par des Commissaires & suppositions
de tesmoins, ou par d’autres moyens, qu’il deploroit ma
perte si ie n’acceptois le premier party : ie dis que i’accepterois tousiours
plutost la douceur que l’extremité, & d’irriter le Roy, mais
que ie ne pouuois pas aduoüer des choses sausses : Bref, apres plusieurs
contestations i’offris qu’en me faisant voir vn memoire qui
contient par articles mes accusations supposées, que pour la satisfaction
& esclaircissement de sa Maiesté i’y respondrois par escrit sur
chaque article, en façon que ie la satisferois. Les contestations durerent
bien huict iours, que iour & nuict, ils estoient apres moy sans
me donner aucun repos : bref vn iour apres m’auoir promis & asseuré
de la part du Roy de ma liberté, ils me dirent verballement les
chefs de mes accusations, Que i’auois cabalé auec le Parlement de
Bretagne, la Noblesse & les villes, Que i’auois eu dessein de me saisir
de Blauet, de Nantes & de Brest, Que i’auois eu intelligence
auec les Huguenots, les Espagnols & le Mareschal d’Ornano. A
tout cela ie respondis la verité, qui estoit vne negatiue vniuerselle.
Ils me dirent encor qu’il falloit en acquerant ma liberté, descharger
le Roy en me chargeant : ie dis qu’il falloit donc que ie rendisse
mes pensées criminelles pour contenter le Roy, puis que toute la
France m’eust dementy quand i’eusse voulu aduoüer auoir deseruy