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Mazarinade n° C_9_42

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Anonyme [1649], REMONTRANCE DV ROY A LA REINE REGENTE, Sur l’obligation qu’ont leurs Majestez de cesser en bref le Siege de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_3321. Cote locale : C_9_42.


prests de nous venir querir, en telle maniere que nous leur voudrons
faire à sçauoir, & d’employer mesmes iusques à leurs biens
pour nous faire entrée ; si nous n’estimions beaucoup au delà l’amour
qui les a fait nous retenir grauez dans leurs cœurs & dans
leurs memoires, pẽdant tout le temps qu’ils se sont tout haut nõmez
mal-heureux, d’auoir ressenty combien nos absences & vostre
disgrace leurs ont fait en six sepmaines de temps sentir de tristesses,
& autres incommoditez. Apres quoy, Madame, faisons
leur renaistre cét heureux Prin-temps des prosperitez dont nous
esperons leur faire gouster desormais l’Esté, qui ne doit plus estre
suiuy de l’Hyuer des calamitez qui iusques icy les ont accablez,
puis qu’ils n’ont pour nous que vœux & que cris, de viue leur
Roy ; & que tous sont prests d’obeïr aux ordres que ie leur donneray,
& au deuoir mesme qui les y oblige, tout ce que ie puis exiger
d’iceux iuste & raisonnable en vostre faueur. Il suffit, Madame,
pour estre asseuré qu’ils n’y manqueront pas, que nous leur
disions de cœur & de bouche que nous les aymons & voulons
aymer iusques au dernier moment de nos iours ; & ils n’en voudront
point d’autre caution que nostre parolle, qu’ils tiendront
tousiours pour estre inuiolable. C’est ce dont ie veux (estant appuyé
sur les intentions qu’ils ont toutes bonnes, pour ce qui regarde
tous nos interests & de nos Estats) me rendre pour eux icy
leur caution. En suite dequoy il ne tient qu’à nous que nous ne viuions
nous mesmes heureux, & que nous ne les faisions ressentir
sous nos heureux regnes & vostre regence, toute les douceurs
que Dieu nous oblige. C’est ce que ie vous coniure, Madame,
d’accorder à Dieu qui nous le commande, ainsi que ie veux vous
estre à exemple. Ne luy promettez-vous pas de bon cœur, en reconnoissance
des misericordes qu’il verse sur nous, au lieu qu’il
pourroit auec iustice nous priuer des graces qu’il nous daigne
faire, & lancer ses foudres sur ceux qui nous donnent de mauuais
conseils. Ne le promettez-vous pas à la Vierge, à laquelle vous
auez confiance, & grande deuotion Ne le promettez-vous pas à
cét Ange qui nous a osté enuoyé de Dieu apres douze siecles, qu’il
est constitué gardien general de tous nos Estats. Ne le promettez-vous
pas à moy, qui suis vostre fils & suis vostre Roy, & qui
vous cheris auec des tendresses qu’il n’y a que Dieu qui dignemẽt