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Mazarinade n° B_2_1

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Anonyme [1652], REMONSTRANCE AV ROY POVR LE PARLEMENT DE THOLOZE : TOVCHANT L’AVTHORITÉ DES PARLEMENTS. , françaisRéférence RIM : M0_3296. Cote locale : B_2_1.

vostre iustice, puis qu’elle n’est pas à couuert de leurs
outrages ? De deux parties qui composent cette vertu
dont l’vne prepare des couronnes aux bonnes actions, &
l’autre distribuë les supplices, ne reconnoistront-ils que
celle qui leur est auantageuse, & qui ne leur offre que des
faueurs ? Toute l’authorité que vous aurez sur eux, consistera-t’elle
a pouuoir leur departir des biens-faits ?
N’aurez-vous pas autant de droit sur des personnes qui
vous sont assuietties de naissance, qu’vn pere de famille
en a sur ses domestiques, dont il peut chastier les fautes
toutes les fois qu’il luy plaist ? Croirez vous estre leur
souuerain s’ils ne vous tiennent pas pour leur Iuge ? Et au
lieu que Dieu & vostre conscience vous laissent la liberté
de vous venger par les armes, d’vn autre souuerain, &
de vostre égal, s’il vient à vous offenser, sans en demander
la permission à personne, lors que vous aurez receu
vne iniure d’vn Euesque, & que vous desirerez en prendre
vengeance. Vous faudra-t’il emprunter vn autre bras
que le vostre ? Attendre des nouuelles de Rome ? dépendre
d’vne Assemblée Ecclesiastique ?
 
Ce qu’il y a en cecy de plus estrange, c’est qu’apres
auoir eu de si mauuaises pensées on oze encore les publier,
qu’on ait voulu vous auoir pour tesmoin du crime,
qu’on vous ait voulu dépoüiller d’vne partie de vostre
authorité en presence de toute vostre Cour ; qu’on ait
osé vous supplier de vouloit tenir la main à vn dessein criminel,
& preiudiciable à vostre gloire, afin que vostre
deshonneur fust vostre ouurage, & que la ruine de vostre
autorité mesme fust vn effect de vostre authorité ; Que
les rebelles vous ayent mesme tesmoigné que l’ardeur de
vos fideles seruiteurs à maintenir vostre droict leur paroist
estre vne impieté, & leur donne de l’horeur : Quelle
temerité ? Quelle audace ? Quel mépris de vostre sacré
pouuoir ? Combien peu s’en est-il fallu que celuy qui a
ozé vous tenir de si estranges discours, n’ait adjousté que