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Mazarinade n° B_20_43

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Anonyme [1652], REMEDE AVX MAL-HEVRS DE L’ESTAT AV SVIET DE LA QVESTION. SI LA VOIX DV PEVPLE est la voix de Dieu. , françaisRéférence RIM : M0_3270. Cote locale : B_20_43.

de France, & autres moindres Seigneurs &
Magistrats ressemblans en cela au Soleil, qui quoy que
souuerain parmy les Astres, il leur communique neantmoins
ses lumieres, & quoy qu’il gouuerne l’Vniuers
comme souuerain, neantmoins les autres flambeaux
celestes prennent part à ce Gouuernement
par leurs diuerses influences Dieu mesme soueraine intelligence,
qui par sa Toute puissance, toute bonté, &
toute sagesse, fait tout en tout sans pouuoir faillir,
ne laisse point d’en faire part à ses Anges & intelligences
subalternes. Et c’est l’accord du Prince auec
ses subiets, qui rend l’Estat de France inesbranlable,
l’vn sert à l’autre de ferme colomne, sans cela l’Estat
Monarchique est le plus dangereux plus inconstant &
le plus insurpportable.
 
Or le Prince doit estre consideré en deux façons,
premierement comme enfant pupil & mineur, secondement
comme maieur. Quand il est enfant & pupil,
le malheur en est bien grand, puis que Dieu le Roy des
Roys nous en asseure par la bouche de Salomon, Ecclesiaste
chap. 10. v. 16. Malheur sur toy terre, de laquelle
le Roy est vn enfant & de laquelle les Princes mangent au matin.
L’esprit de l’homme ne pourroit exprimer quel
crime ne se commet point sous le regne d’vn enfant.
Le desordre & la licence de mal-faire est par tout, la
loy de Dieu n’est point obseruée, que reste-il apres
qu’vn abismes de malheurs ? La Regence de qui que
ce soit n’est suffisant pour y remedier, soit-il le Prince
autant homme de bien, & autant sage que l’on le puisse
choisir. Dautant que ce n’est qu’vne authorité