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Mazarinade n° C_9_26

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Anonyme [1649], RELATION VERITABLE DE CE QVI S’EST FAIT ET passé dans la ville d’Aix en Prouence, depuis l’enleuement du Roy Louys XIV. fait à Paris, le sixiesme Ianuier 1649. Et en l’affaire du Parlement, où le Comte d’Alais, Madame sa femme, & Mademoiselle sa fille, le Duc de Richelieu, Monsieur de Sceue, Intendant, & plus de cent cinquante Gentils-hommes ont esté arrestez prisonniers. Apportée par le Sr T. enuoyé par Messieurs du Parlement de Prouence. , françaisRéférence RIM : M0_3202. Cote locale : C_9_26.


son Regiment, voulant aller chercher du monde à vn quartier prés de
là, appellé les Fontetes, est rencontré & recogneu, on luy donne vn
coup de fuzil dans les reins, & se retire.
 
Deux heures aprés, toutes les auenuës du Palais & de la place des
Prescheurs furent fermées par des barricades ; l’on force l’Hostel de ville,
& donne la vie à ces Caualiers qui estoient dedans ; plus de huict cens
femmes l’espée à la main, les autres auec le verre & la bouteille, du pain
& de la viande & de quoy manger pour encourager le peuple.
Les gens du Comte s’estans barricadez du costé de la Magdelene, qui
est vne Eglise proche du Palais, tirent quelques mousquetades contre
vne autre barricade de ceux de la ville, qui estoit assez proche de la :
Mais on monte sur les toicts, & les ayans descouuert, & ietté les tuilles
dessus les soldats, il y en eut enuiron deux ou trois cens de tuez, & le reste
abandonna la place.
Tout le monde se porta en gens de bien, & ne voulut-on iamais mettre
la main au sang ny au pillage : au contraire, le President d’Oppede, &
le Baron de Bras ayans eu nouuelles qu’on pilloit la maison de Goffredy
auteur de tous les maux qu’ils ont soufferts, y accoururent, & empescherent
le desordre.
Goffredy sortit auec son fils, & s’enfuyrent le Mercredy parmy les
gens de guerre. Tous les autres Officiers du Semestre, se sont cachez
dans des tombeaux, dans des tonneaux, & autres lieux ; & bien qu’on
ait découuert leurs caches, on ne les a pas voulu poursuiure : au contraire,
on a mis vn corps de garde à leurs logis pour les conseruer ; Messieurs
du Parlement estans allez deputés en Robbe rouge, poser lesdits corps
de garde, pour arrester la fureur du peuple, qui les vouloit mettre en
pieces.
Monsieur l’Archeuesque d’Arles, poussé du zele de Dieu, du seruice
du Roy, & du salut de la patrie, se mesla parmy les armes, & recommença
à parler de paix à toutes les parties. Monsieur le President de
Seguiran s’y employa vtilement. Monsieur de Barbentane, & Monsieur
le Cheualier de Vins ne s’y espargnerent pas ; & ayans fait connoistre à
Monsieur le Comte d’Alais, la perte asseurée de ses trouppes, & celle
de sa personne, de Madame sa femme, & de sa fille ; luy firent trouuer
bon de conseruer tout cela, qu’on laisseroit sortir ses trouppes sans les
offencer, & que pour l’asseurance de sa personne, Monsieur le President
d’Oppede, & Monsieur de Venel, Conseiller au Parlement, se tiendroient
auprés de luy.
Ainsi ses trouppes sortirent sur les cinq heures, auec escorte, & prirent
la route que le Comte leur donna pour sortir de la Prouince. Tout le
reste, sçauoir l’Intendant nommé Monsieur de Sceue, Monsieur le Duc
de Richelieu, General des Galeres, auec tous les Capitaines & Officiers
qu’il auoit menez ; les Gouuerneurs des Places : comme le Sieur de Ramefort