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Mazarinade n° E_1_38

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Anonyme [1649], RELATION FIDELE DE CE QVI S’EST PASSÉ DE PLVS remarquable au Parlement. Depuis le 10. Feburier 1649. iusques au premier de Mars ensuiuant. , françaisRéférence RIM : M0_3170. Cote locale : E_1_38.

On a fait à S. Germain vn roolle de Taxes sur toutes les maisons
de Messieurs du Parlement & autres Officiers qui ont des terres à
la campagne, le recouurement desquelles doit estre fait par le sieur
Longuet Tresorier de l’extraordinaire des guerres, sur les Fermiers
qui seront contraints au payement des sommes y contenuës
dans trois iours, & à faute de ce faire, les roolles seront baillez
par departemens aux Gens de guerre pour s’en faire payer par ventes
des meubles, coupe de bois taillis & de haute futaye, & par
tous les actes d’hostilité imaginables.
L’on a donné Arrest au Parlement, portant defenses d’executer
ces taxes à peine de la vie & de repetion des sommes payées, & de
tous despens, dommages & interests ; & arresté la représaille en cas
qu’il y soit contreuenu en quelque sorte & maniere que ce soit.
Pour ce qui regarde nos troupes elles sont a present complettes,
& font presque tous les iours des sorties, soit pour escorter des
conuoys ou pour rencontrer des partis des ennemis : Il n’y a pas
encor eu de combat considerable, l’aduantage qu’ont les troupes
de S. Germain, consiste à faire plus de violences que les nostres,
on leur promet l’impunité afin de leur donner le courage de tout
entreprendre, nous auons le desplaisir d’entendre que les Paysans
qui se hazardent pour apporter des viures en cette Ville, sont pillez,
vollez, & mal traitez par le party contraire, à cause que les
Villes circonuoisines n’arment pas, & qu’il faut leur enuoyer escortes
à sept & huict lieuës de Paris, & ainsi nos troupes estant diuisées
ne font pas vn si grand effet ; nous auons neantmoins abondance
de grains & de farines, & ceux qui ont de l’argent ne manquent
d’aucune chose, la gelée & la rigueur de l’hyuer nous a empesché
de faire Prendre iusques icy le quartier à nos troupes, nous
mettrons à la campagne dans cette semaine pour faire vne reueuë
generale de nostre armée.
Nous attendons dans la fin du mois, Monsieur de Longueuille
auec dix à douze mil hommes. Monsieur le Duc de Retz & Monsieur
le Marquis de Coaquin ont leué en Bretagne, & vont joindre
leurs troupes auec celles de Monsieur de Longueuille, l’on ne croit
pas que l’on les attende à S. Germain.
Les Passe-ports sont arriuez ce iourd’huy matin vingt-quatriéme
Février. Et Messieurs les Deputez partis à l’instant auec l’escorte
qui leur a esté enuoyée pour la seureté de leurs personnes.