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Mazarinade n° C_9_17

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Anonyme [1649], REFLEXIONS CHRESTIENNES, MORALES ET POLITIQVES, DE L’HERMITE DV MONT VALERIEN, Sur toutes les Pieces volentes de ce temps. OV IVGEMENT CRITIQVE, Donné contre ce nombre infiny de Libelles diffamatoires, qui ont esté faits depuis le commencement des Troubles, iusques à present. Par des personnes Quid detur tibi, aut quid apponatur tibi, ad linguam dolosam? Psalm. 119. , français, latinRéférence RIM : M0_3060. Cote locale : C_9_17.


& que celuy qui prend plaisir de l’escouter, l’a dans
l’oreille : & Dauid veut que le detracteur ait la langue affilée,
comme celle d’vn serpent, qui pique & qui empoisonne
d’vn seul coup l’oreille de celuy qui l’entend, & la reputation
de celuy dont on parle, sans considerer la mort de
l’ame du detracteur qui fait le crime. En effet, c’est vn triple
peché ; car on offense Dieu de parler contre soy-mesme, en
parlant de sa propre conscience : On l’offense encore en faisant
offenser celuy qui adiouste foy à vos discours ; & finalement
on l’offense encore plus, en diffamant la bonne renommée
de celuy dont on parle. Ceux qui escriuent licencieusement
contre toute sorte de personnes, & qui font publier
leurs médisances par toute l’Europe, comme ont fait,
& comme font encore nos Politiques du temps, auront de
grands comptes à rendre deuant Dieu, & de grandes restitutions
à faire aux hommes : au contraire du sage qui embrasse
la Loy diuine & humaine, de tout son cœur & de
toute son ame. Peut-on commettre vne action plus enorme,
que celle de mettre la plume à la main, pour troubler
le repos du public, & pour inciter vn si Auguste Parlement
que le nostre, à choquer l’authorité d’vn Prince, que tout
le monde doit honorer apres Dieu par dessus toutes choses ?
Peut-on cõceuoir vn crime plus funeste & plus abominable,
que celuy de vouloir mettre l’Estat en compromis, de tendre
à exposer le pere aux fureurs de son enfant, de consacrer
tous les biens du monde au pillage & à l’incendie, &
de porter l’ame de ceux qui meurent en des occasions de
cette nature, dans vne damnation eternelle ? Ouy, ie le dis
encore vne fois ; susciter les Subjets à se reuolter contre vn
Souuerain donné de Dieu, & que nous luy auons demandé
auec des passions incroyables, ne sçauroit passer que pour
vn crime irremissible. Tout ce qui va directement contre
les mœurs, contre la Religion, contre Dieu, contre le prochain,
& qui nous priue & de la grace & de la gloire, nous
doit estre en aussi grande abomination, que celuy qui nous
veut preoccuper l’esprit d’vn sentiment si pernicieux & si
funeste. Que tous ces Libelles diffamatoires n’aillent contre
tout ce que nous venons de dire, ie le prouue : Vous