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Mazarinade n° E_1_73

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Anonyme [1649], REFLEXIONS CHRESTIENNES, MORALES ET POLITIQVES, DE L’HERMITE DV MONT VALERIEN, Sur toutes les Pieces volentes de ce temps. OV IVGEMENT CRITIQVE, Donné contre ce nombre infiny de Libelles diffamatoires, qui ont esté faites depuis le commencement des Troubles, iusques à present. Par des personnes Quid detur tibi, aut quid apponatur tibi, ad linguam dolosam? Psalm 119. , français, latinRéférence RIM : M0_3060. Cote locale : E_1_73.


sans appel quelconque. La bouche du iuste meditera la Sapience,
& sa langue fera son iugement dans l’eternité des siecles.
Si quelqu’vn ne peche point en paroles, c’est vn homme
de Dieu, & ie trouue qu’il a toutes les vertus les plus excellentes.
Gardez vous donc bien de perseuerer dans l’enormité
de ces crimes ; car le souuerain Scrutateur des
cœurs, vous fera rendre compte de la moindre de vos pensées.
Les traits que vous lancez par vne langue veneneuse,
donnent la mort eternelle à celuy qui s’en sert, & le rendent
plus malheureux que tous les Demons ensemble.
Comme la mort temporelle s’empara de toute la posterité
des hommes, par la desobeïssance de nostre premier pere,
ainsi la mort eternelle s’emparera de tous les médisans, par
le mépris qu’ils font des Commandemens du Sauueur du
monde. Celuy qui penetre iusques au fonds de nos ames,
nous apprend que de l’abondance du cœur la bouche parle.
Le diuin Apostre sainct Paul, ne veut pas seulement que
l’on nomme les choses indecentes & folles ; Parce, dit-il,
qu’il n’est rien qui corrompe tant les bonnes mœurs, que les mauuaises
paroles. Et nos nouueaux Politiques ne se contentent
pas de les inuenter & de les dire, mais encore ils prennent
plaisir à s’estudier d’en faire le debit de bonne grace. Ainsi
plus vn mauuais discours est embelly de toutes les graces
les plus affectées de l’eloquence, plus il penetre dans le
cœur, & plus il surprend l’esprit de l’homme.
 
Deut. 11.
Ios. 1.
Prou. 26.
Nous n’auons point d’imperfection plus abominable que
celle de detracter de nostre prochain, & de tacher la renommée
de nos freres d’vne prodigieuse infamie. C’est vn
vice que Dieu ne sçauroit examiner que le foudre à la main,
& qu’en le condamnant à des punitions eternelles. Iamais
chose quelconque ne fut si contraire à la charité ny à la deuotion,
que la médisance. Tous les autres pechez se font
auec quelque estime de celuy que nous offensons : mais la
detraction se fait auec vn grand mépris de la personne offensée.
De la mesme mesure que vous mesurerez vostre
prochain, de la mesme mesure vous serez mesurez de celuy
qui mesure toutes choses à l’aune de sa Iustice. Ne condamnez
donc pas personnes, si vous ne voulez pas estre