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Mazarinade n° A_7_14

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Anonyme [1649], QVESTION, SI LA VOIX DV PEVPLE EST LA VOIX DE DIEV ? , français, latinRéférence RIM : M0_2951. Cote locale : A_7_14.


Sicilien dit la mesme chose de celuy d’Egypte. Le plus
sainct & le plus parfait de tous les hommes ne sçauroit estre
dans cette place, qu’il ne passe aussi tost pour vn meschant, &
qu’il ne fasse crier tous ceux qu’il ne peut satisfaire. Moyse qui
auoit esté choisi de Dieu pour operer ses merueilles, & qui
auoit sauué les Iuifs de la captiuité d’Egypte ; luy qui auoit
fait descendre la manne du Ciel pour les nourrir, & fait sortir
de l’eau des rochers pour leur donner à boire, ne laissa pas d’essuyer
la haine qui s’attache tousiours à ceux qui ont de l’authorité.
Son frere mesme Aaron fut ialoux du credit qu’il
auoit. Dieu ne nous a-t’il pas parlé aussi bien qu’à luy, disoit-il ?
Pourquoy donc s’éleue-t’il au dessus de nous ? Pourquoy vous attribuez-vous
vn si grand pouuoir sur le peuple de Dieu ? crioient hautement
Coré & Abiron. Qu’il vous suffise que nous sommes tous fideles au
Seigneur aussi bien que vous. Ils ne manquerent pas de prendre
pretexte sur ce qu’il les faisoit mourir de faim ; Aussi bien que
les Parisiens ont dit ces iours passez : mais ce n’estoit qu’à cause
qu’ils ne pouuoient souffrir le ioug auquel Dieu les auoit sousmis,
& qu’ils vouloient auoir la liberté de faire & de dire toutes
choses.
 
REFVTATION
DV LIBELLE
INTITVLÉ,
Raisõs d’Estat
contre le Ministre
estrãger.
Thuan li. 34.
anno 1563.
Annal. lib. 4.
Lib. 2. cap. 3.
Nam per solum
Moysen
locutus est Dominu ?
Nõne
& nobis similiter
est locutus ?
Num. 12.
Sufficiat vobis,
quia omnis
multitudo
sanctorũ est,
& in ipsis est
Dominus : cur
eleuamini super
populum
Domini ?
Num 16.
Les plus grands crimes que le peuple luy impose sont, qu’il
a intelligence auec les Espagnols, qu’il n’y a point d’argent
dans le Royaume, & que la paix n’est point faite.
Pour ce qui est du premier, qui est veritablement dans la
bouche de quelques vns, mais dont la plus grande partie de ses
ennemis se mocque, la haine que les Espagnols ont pour luy le
iustifie assez, & l’enuie qu’ils ont qu’il soit esloigné de la Cour,
monstre bien qu’il n’y auance pas beaucoup leurs affaires. Et
pour quelle raison feroit-il vne si grande trahison ? Toutes les
choses de ce monde se font par interest, & particulierement
celles qui sont contre le deuoir. On ne s’aduise gueres de faire
vn crime pour rien. Et quel interest a-t’il que les Espagnols
reprennent les places que nous auons en Flandres ? & qu’ils appaisent
les troubles de Naples & de Sicile ? Puis qu’il est de ce
pays-là ne pouuoit-il pas trouuer dans la reuolution generale
de son pays, quelque conjoncture fauorable pour l’ambition
la plus haute dont il auroit esté capable ? N’estoit-ce pas son
faict que les deux Royaumes secoüassent tout à fait le ioug