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Mazarinade n° C_12_48

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Anonyme [1652], PROCEZ DES VERITABLES HABITANS DE LA VILLE D’ANGERS CONTRE L’EVESQVE, AVEC LES PIECES IVSTIFICATIUES de leur differend. LETTRE PASTORALE DE MONSEIGNEVR L’EVESQVE D’ANGERS. AVEC LA RESPONSE DES Habitans d’Angers à ladite Lettre Pastorale de mondit Seigneur l’Euesque. ET LA PLAINTE DE LA RESPONSE A LA Lettre Pastorale de l’Euesque d’Angers, bruslée par les Mazarins de la ville d’Angers. Aux Habitans de ladite Ville , françaisRéférence RIM : M0_2886. Cote locale : C_12_48.


à toutes personnes de quelque qualité & condition qu’elles soient, de retenir, lire,
publier, exposer, & debiter ledit Imprimé, & inionction à tous ceux qui en peuuent
auoir ou pourront receuoir cy-apres de les apporter & mettre és mains dudit Procureur
du Roy, à peine d’estre procedé contre les contreuenans, comme Autheurs & coulpables
dudit escrit, & à ce qu’aucun n’en pretende cause d’ignorance. Ces presentes serõt
leuës aux Prosnes des Messes Parochiales de cette Ville, publiées & affichées aux carrefours
d’icelle. En mandant au premier Huissier ou Sergent Royal sur ce requis, signifier
ces presentes à qui il appartiendra : de ce faire luy donnons pouuoir. Donné à Angers,
& mis au Greffe par nous Iuges susdits, le 12. Auril 1652. Sont signées au dictum,
Pierre Lechat, du Tremblier, Cheuaye, Troüillet, pierre payneau, I. Gautier, poullain,
Arthaud, Cupif, Heard, & Avril. Et la Grosse signée BVTIN.
 
Et le lendemain en execution de ladite Sentence, les exemplaires dudit Imprimé ont
esté lacerez & bruslez aux lieux ordonnez par l’executeur des Sentences criminelles, en
presence de maistre René Troüillet Conseiller audit Siege, & du procureur du Roy. LA PLAINTE DE LA RESPONSE A LA LETTRE
Pastoralle de l’Euesque d’Angers, bruslée par les Mazarins
de la ville d’Angers.

Aux Habitans de ladite Ville.
PERES inhumains, dignes des maux qu’on vous fait souffrir, Esclaues de la Tyrannie
du Ministere ; Quoy ! vous m’auez desaduoüée, & m’ayant abandonnée à la fureur
de vos ennemis pour assouuir leur vengeance : vous auez iustifié leur perfidie, &
condamné la iustice de vos plaintes.
Ie n’auois esté mise au iour qu’afin de publier à toute la France qu’on vous auoit manqué
de foy, & qu’on vous traittoit auec les dernieres rigueurs. Vous auez estoussé la tendresse
de Pere, & souffert qu’à vos yeux le feu ait rauy les marques de vos iustes ressentimens.
Ce siecle malheureux est fecond en crimes sans exemple : La Fureur & la Vengeance
se couurent de la Iustice : L’Innocence ne trouue point de secours, & la Verité
que i’ay publiée, quoy qu’elle soit à vostre aduantage, perit par vostre propre lascheté.
Ce qui s’est depuis peu passé dans le Chasteau en la personne de Theart, dõt ie déplorois
la disgrace, ne fait il pas cognoistre à tous que l’Euesque & ses adherans ont esté les autheurs
de son emprisonnement, l’ayant encore renfermé & traitté auec toutes sortes de
violences & d’outrages.
L’establissement de la Pancarte, à laquelle le Clergé n’a peû consentir (quoy que l’Euesque
l’ait voulu forcer dans vne si glorieuse resistance) les exactions qu’vn Intendant
fait à la campagne pour le payement des restes des Tailles, remis par les Declarations du
Roy, ne iustifient-elles pas entierement la verité de mes paroles.
Mais quoy que vous soyez lasches au poinct de me desaduouër, ie necesseray iamais
de me plaindre si vos ennemis ne relaschent de leur cruauté, & ne font cesser leurs horribles
persecutions.
Ie reuiens au iour plus illustre que iamais, & les flammes que vous auez employées
contre moy me donnent plus d’éclat qu’auparauant. Ie reprens vne vie qui ne tient rien