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Mazarinade n° C_12_48

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Anonyme [1652], PROCEZ DES VERITABLES HABITANS DE LA VILLE D’ANGERS CONTRE L’EVESQVE, AVEC LES PIECES IVSTIFICATIUES de leur differend. LETTRE PASTORALE DE MONSEIGNEVR L’EVESQVE D’ANGERS. AVEC LA RESPONSE DES Habitans d’Angers à ladite Lettre Pastorale de mondit Seigneur l’Euesque. ET LA PLAINTE DE LA RESPONSE A LA Lettre Pastorale de l’Euesque d’Angers, bruslée par les Mazarins de la ville d’Angers. Aux Habitans de ladite Ville , françaisRéférence RIM : M0_2886. Cote locale : C_12_48.


des loix & de la justice ; & enfin que vous n’ayez tous que les mesmes sentimens
& vne mesme volonté, afin que toutes vos actions soient semblables, puisque selon
l’Apostre, tous les fidelles ne sont qu’vn corps dont Iesus-Christ est le Chef. Nous
supplions la diuine misericorde que la saincte communion de Pasques produise cét effect
en vous, & que la participation de cette viande celeste vous vnissant entre vous parfaictement,
vous ioüissiez d’vne profonde paix sur la terre, & meritiez en suitte de ioüis
de celle des bien-heureux dans l’eternité. Donné à Angers le 23. Mars 1652.
 

Signé, HENRY, Euesque d’Angers.
Par le commandement de Monseigneur l’Illustrissime & Reuerendis[1 lettre ill.]ime
Euesque d’Angers.
MVSARD RESPONSE DES HABITANS D’ANGERS A LA LETTRE
Pastorale de Monseigneur l’Euesque d’Angers.

MONSEIGNEVR,
Nous n’auons iamais douté que vous n’eussiez toutes les connoissances les plus illuminées
des veritez Chrestiennes ; mais nous sçauons aussi que vous n’auez pas tousjours
mis en pratique les saintes maximes de vostre Lettre Pasterale, & que le repos &
le bon-heur de vostre peuple ne vous a iamais esté en grande recommandation.
Rentrez en vous-mesme, MONSEIGNEVR, & vous ressouuenez que vous auez
fomenté les diuisions que vous dites estre la source & la cause de nos derniers malheurs,
& que pouuant les apaiser dans leur commencement, faisant l’Office de Pasteur & de
Mediateur entre le peuple & le Magistrat, vous auez pris l’interest de ceux cy, traité
ceux-là de mutins, de seditieux & de perturbateurs du repos public, ce qui n’a seruy
qu’à aigrir & animer les esprits les vns contre les autres.
Ce procedé du tout contraire au ministere que Dieu vous a commis, a donné de
iustes soupçons de vous à ce peuple, qui auoit eu autresfois de l’admiration pour vostre
saincteté apparente, mais qui depuis a bien changé de sentiment sur vostre conduite,
vous ayant veu maintenir si hautement (par des raisons que vostre Caractere
m’empesche de publier) ceux qui nous menaçoient de gibets, de roües & de supplices.
Les lettres de vos Confidens, dont nous auons les originaux en main, font vne preuue
sans contredit de cette verité ; & il est euident qu’elles ont esté concertées auec vous,
puis qu’il ne s’est rien entrepris contre nous depuis vostre entrée dans vostre Diocese,
que vous n’en ayez eu la connoissance, & que tous les traits qu’on a lancez pour nous
perdre ont esté fabriquez dans vostre Palais Episcopal.
Examinez, MONSEIGNEVR, vostre conscience à cette bonne feste, & si vous
auez oublié toutes ces veritez, ayez de la reconnoissance pour nostre charité, qui les
represente à vostre memoire.
C’est ce dessein, MONSEIGNEVR, de nous faire perir, qui a attiré les troupes