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Mazarinade n° B_14_6

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Anonyme [1652], PARIS EN DVEIL, REFLECHISSANT SVR SON Estat present, les perils ausquels elle a esté exposée, & les pertes qu’elle a faites la semaine derniere, & les dangers qui la menassent encor à l’aduenir. Foris interficit gladius & domi mors similis est. , français, latinRéférence RIM : M0_2693. Cote locale : B_14_6.


grands malheurs, mes Princes ne m’abandonneront
point à la rigueur du sort qui me persecute.
Le passé me respond de l’aduenir, & i’ose croire
que si dans mes viues apprehentions, & mes
plus grands perils, i’ay senti les effects de leur
secours inuincible qui m’a contre toute esperance
sauué de l’abysme où i’estois sur le point de
tõber ils me feront le mesme bien desormais, &
que i’auray suiet de dire en leur rendant
graces de ces faueurs que i’estois perduë si ie
n’eusse esté perduë, & qu’il me falloit souffrir ces
maux pour arriuer à la felicité qu’ils me font esperer
sous vn Regne beaucoup plus doux &
mieux ordonné mille fois. Ne sçay ie pas qu’on
n’arriue au doux sejour des Isles Fortunées que
par vn long traict de mers : Qu’on achette la ioüissance
de la douce clarté du iour par la souffrance
des tenebres qui nous disposent à le trouuer
plus agreable qu’vn corps chargé d’humeurs putrides
& cotrompuës, ne peut estre guery que
par plusieurs facheux medicamens, plusieures
saignées & plusieurs efforts que fait la nature en
des crises violentes & de grands accez de fiévre,
pour chasser ce venin des veines du malade, &
que mesme si le grain de froment semé dans la
terre n’y souffre vne entiere corruption, il ne produit
iamais de tige fecondes ny d’espics qui remplissent
la maison du laboureur. Qu’ainsi dans