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Mazarinade n° C_12_36

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Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.


faire voir qu’il est l’image viuant de Dieu, vostre
Maiesté le peut faire voir maintenant ; puis que
comme Dieu en creant le monde tira par vne seule
parole la lumiere des tenebres, & l’ordre qui reluit
dans tout l’vniuers de la confusion du cahos, vostre
Maiesté peut par vne seule parole faire éclatter le
iour dans cette nuict funeste qui nous enuironne, &
changer de telle sorte la face des choses, que nous
croirons estre dans vn nouueau monde. Seroit-il
bien possible, SIRE, quand mesme la Reyne vostre
Mere tromplée par les detestables conseils qu’on
luy donne, s’opposeroit dans vostre esprit à ce dessein,
que vostre Maiesté ne voulust pas par vne seule
parole garentir son Royaume du peril qui le menasse,
& en le tirant d’vn abysme de malheur, le
combler de felicité & de gloire.
 
Mais si Dieu pour punition de nos pechez ne permet
pas que cette image si sincere & si naïue de nos
maux & des remedes qu’on y peut donner, arriue
iusques à leurs Maiestez par l’obstacle qu’y apporteront
ceux qui ont tant de sujet de craindre qu’elles
ne connoissent la verité : que deuons nous faire, &
quelle resolution deuons nous prendre pour nous
empescher de perir ? Ie croy que toutes les personnes
non passionnées qui liront cecy, iugeront que si
pour estre capable d’en dire son aduis, il suffit d’estre
detaché de tout autre interest que de celuy du bien
public, i’ay droit de dire le mien, par ce que ceux à
qui l’on donne le nom odieux de Mazarins, le nom
factieux de Princes, & le nom detestable de Parlementaire,
seront également mécontens de moy ; &
qu’ainsi il ne peut y auoir que les bons & veritables
François qui soient satisfaits de ce discours.
Ie dis donc sans crainte, & auec l’asseurance que
me donne le témoignage de ma propre conscience :
Que si le Roy, nonobstant toutes les remonstrances