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Mazarinade n° B_18_37

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Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : B_18_37.


de hanter mauuaise compagnie. Il n’en
rien si dissociable & sociable que l’homme : l’vn par
son vice, l’autre par sa nature. Et Antisthenes ne
me semble auoit satisfait à celuy, qui luy reprochoit
sa conuersation auec les meschans, en disant, que
les Medecins viuent bien entre les malades. Car s’ils
seruent à la santé des malades, ils deteriorent la leur,
par la contagion, la veuë continuelle, & pratique
des maladies. Or la fin, ce crois je, en est tout vne,
d’en viure plus à loisir & à son aise. Mais on n’en
cherche pas tousiours bien le chemin : Souuent on
pense auoit quitté les affaires, on ne les a changez.
Il n’y a guere moins de tourment au Gouuernement
d’vne famille que d’vn estat entier : Où que l’ame
soit empeschée, elle y est toute : Et pour estre les
occupations domestiques moins importantes, elles
n’en sont pas moins importunes. Dauantage, pour
nous estre deffaits de la Cour & du marché, nous ne
sommes pas deffaits des principaux tourmens de
nostre vie.
 
I’ay souuent oüy dire que la coüardise est mere de
la cruauté : Et si i’ay par experience apperceu, que
cette aigreur & aspreté de courage malicieux & inhumain,
s’accompagne coustumierement de mollesse
feminime : I’en ay veu des plus cruels sujets à
pleurer aisément, & pour des causes friuoles. Alexandre
tyran de Phetes, ne pouuoit souffrir d’ouyr
au theatre le ieu des tragedies, de peut que ses citoyens
ne le vissent gemir aux mal heurs d’Hecuba,
& d’Andromache, luy qui sans pitié faisoit cruellement
meurtrir tant de gens tous les iours. Seroit ce
foiblesse d’ame qui les rendit ainsi ployables à toutes
extremitez ? La vaillance (de qui c’est l’effect de
s’exercer seulement contre la resistance.
Nec nisi bellantis gaudet ceruice iuuenci)
S’arreste à voir l’enuemy à sa mercy : Mais la pusilanimité,