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Mazarinade n° B_18_37

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Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : B_18_37.


de quelque ordonnance, & Pericles luy alleguant
qu’il estoit defendu d’oster le Tableau, où vn
loy estoit vne fois posée, luy conseilla de le tourne
seulement, d’autant que cela n’estoit deffendu. C’est
ce dequoy Plutarque louë Philopœmen, qu’estant
né pour commander, il sçauoit non seulement commander
selon les loix, mais aux loix mesmes, quand
la necessité publique le requeroit.
 
Il se void dans les Histoires, force gens en cette
crainte, d’où la pluspart ont suiuy le chemin de courir
au deuant des coniurations qu’on faisoit contre
eux, par vengeance & par supplices : mais i’en voy
fort peu ausquels ce remede ait seruy ; tesmoins tant
d’Empereurs Romains. Celuy qui se trouue en ce
danger, ne doit pas beaucoup esperer ny de sa force,
ny de sa vigilance. Car combien est-il mil aisé
de se garantir d’vn ennemy, qui est couuert du visage
du plus officieux amy que nous ayons : & de
connoistre les volontez & pensées interieures de
ceux qui nous assistent ? Il a beau employer des nations
estrangeres pour sa garde, & estre tousiours
ceint d’vne haye d’hommes armez. Quiconque aura
sa vie à mespris, se rendra tousiours maistre de celle
d’autruy. Et puis ce continuel soupçon, qui met le
Prince en doute de tout le monde, luy doit seruir
d’vn merueilleux tourment. Pourtant, Dion estant
aduerty que Callippus espioit les moyens de le faire
mourir, n’eust iamais le cœur d’en informer, disant
qu’il aimoit mieux mourir que viure en cette misere,
d’auoir à se garder non de ses ennemis seulement,
mais aussi de ses amis. Ce qu’Alexandre representa
bien plus viuement par effet, & plus roidement,
quand ayant eu aduis par vne lettre de Parmenion,
que Philippus son plus cher medecin estoit corrõpu
par l’argent de Darius pour l’empoisonner ; en mesme
temps qu’il donnoit à lire sa lettre à Philippus, il