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Mazarinade n° B_18_37

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Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : B_18_37.


pas, si elle en vaut mieux, ou si les accords en sont
mieux remplis : il luy suffit pour les condamner, que
ce soit vne alteration de la vieille façon. C’est ce que
signifioit ceste espée roüillée de la iustice de Marseille.
Ie suis degousté de la nouuelleté, quelque visage
qu’elle porte ; & ay raison, car i’en ay veu des effets
tres dommageables. Celle qui nous presse depuis
tant d’années, elle n’a pas tout exploicté : mais on
peut dire auec apparence, que par accident elle a
tout produit & engendré ; voire & les maux & ruines,
qui se font depuis sans elle, & contr’elle : c’est à
elle à s’en prendre au nez.
 
Heu patior telis vulnera facta meis. Ceux qui donnent le bransle à vn Estat, sont volontiers
les premiers absorbez en sa ruine. Le fruict du
trouble ne demeure guere à celuy qui l’a esmeu, il
bat & broüille l’eau pour d’autres pescheurs. La
liaison & contexture de cette Monarchie, & ce grand
bastiment ayant esté desmis & dissoud, notamment
sur ses vieux ans par elle, donne tant qu’on veut d’ouuerture
& d’entrée à pareilles iniures. La Majesté
Royale s’auale plus difficilement du sommet au milieu,
qu’elle ne se precipite du milieu à fonds. Mais si
les inuenteurs sont plus dommageables, les imitateurs
sont plus vicieux, de se ietter en des exemples,
desquels ils ont senty & puny l’horreur, & le mal. Et
s’il y a quelque degré d’honneur, mesmes au mal
faire, ceux-cy doiuent aux autres, la gloire de l’inuention,
& le courage du premier effort. Toutes
sortes de nouuelle desbauche puisent heureusement
en cette premiere & seconde source les images &
patrons à troubler nostre police. On lit en nos loix
mesmes, faites pour le remede de ce premier mal,
l’apprentissage & l’excuse de toutes sortes de mauuaises
entreprises : Et en faueur des vices publiques
on les baptise des maux nouueaux plus doux pour