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Mazarinade n° B_11_23

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.


Nous croyons, sire, que vostre Maiesté ne tiendra point pour gens veritables
ceux qui luy diront, que vostre puissance est si absoluë, que vous
estes pardessus les Loix, & que vostre seule volonté doit estre tenüe pour
regle. Il est vray que la puissance Royale, & la vostre mesmement entre
tous les Rois Chrestiens, est absolüe ; mais les sages Rois ont accoustumé
de dire, & de faire paroistre par bons effets, que le moins vouloir, est plus
pouuoir, & que c’est vne. Loy digne du Prince, de se declarer lié aux
Loix. Et vn peu apres : C’est à vous, Sire, à faire obseruer vos Ordonnances,
car ce n’est rien si elles ne sont executées, n’y ayant point de difference
entre les Loix nulles, & les incertaines.
 
Seruin dans
sesplaidoyers
part. 2.
Les peuples voisins loüoient autrefois le gouuernement de
la France, parce que la puissance Royale, disoient-ils, y est
temperée par l’authorité des Parlemens, lesquels encore bien
qu’ils tirent leur pouuoir de celuy que la Royauté leur communique,
comme les astres empruntent leur lumiere de celle
du Soleil ; neantmoins on peut dire que de mesme que les astres
ont vne lumiere qui leur est propre à cause que c’est vne qualité
du Ciel ; les Parlemens aussi, & entr’-autres celuy de Paris,
a vne authorité non participée selon les Loix fondamentales
de la Monarchie ; soit parce qu’il a vn establissement aussi ancien
que celuy de la Royauté, & qu’il tient la place du Conseil
des Princes & Barons, qui de tout temps estoient prés la personne
des Rois, comme nez auec l’Estat ; soit enfin que les Souuerains
luy ayent confié comme en depost le soin & la conseruation
des Loix, ausquelles ils ont bien voulu s’assujettir eux-mesmes,
à l’exemple de Dieu, qui dans la conduite de l’Vniuers,
suiuant la pensée d’vn Pere de l’Eglise, a commandé vne
seule fois pour obeïr tousiours, comme nous le voyons ferme
& constant en l’execution de sa parole qui ne change point.
C’est pourquoy le Parlement deuant apporter le temperament
necessaire aux entreprises continuelles des Ministres & des fauoris
qui abusent de la puissance Royale, & estant le seul qui
peut & doit empescher les factions naissantes, & le bouleuersement
de l’Estat ; il est de son deuoir, & particulierement pendant
la captiuité, & le bas aage d’vn Roy qui ne fait que sortir
de minorité, de ne point souffrir qu’il s’esleue quelqu’vn
qui puisse gourmander le Royaume, & tiranniser les sujets.
L’histoire Romaine nous apprend que la puissance de ses