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Mazarinade n° C_4_31

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Anonyme [1649], FICTION, L’HEVREVX succez du voyage que le Cardinal Mazarin a fait en Enfer ces iours derniers. Où l’Autheur l’a accompagné. , françaisRéférence RIM : M0_1384. Cote locale : C_4_31.



Quand i’eusse reculé taschant de m’en d’effendre,
On m’eut tousiours contraint malgré moy d’entreprẽdre
Ce que i’auois promis, seulement par respect ;
Enfin ie consentis pour n’estre poinct suspect,
Quand vous parlez François, le Cardinal se trousse
Et soudain l’on me mist vne fort belle housse
Pour seruir de cheual, & porter vn baudet,
Lequel sans contredit on peut nommer lourdet.
Estant donc en chemin nous quittons les campagnes
Et nous nous esleuons par dessus les montagnes.
Nous courusmes vn iour sans trouuer le chemin,
Le Cardinal me dit, ce sera pour demain,
Moy qui ne sçauois pas le dessein de sa route,
De ce retardement i’entray soudain en doute ;
Mais sans luy témoigner, si tost que le Soleil
Nous eut de bon matin fait reuoir son bel œil,
Nous partons derechef, sans regler nostre course,
Et desia nous passions la petite & grande ourse,
Quand vn Ange du Ciel s’en vint nous arrester
Alors le Cardinal se mit à contester,
Disant qu’au Firmament il auoit des affaires,
Mais tous ses vains discours ne luy seruirent guéres,
Si tost que i’entendis parler du Firmament,
Mes sens furent surpris d’vn tel estonnement,
Que ie n’auançois plus qu’auec grande contrainte,
Mon cœur estant percé d’vne mortelle atteinte,
Et ie craignois que Dieu surpris de nostre orgueïl
Ne nous fist faire au Ciel vn redoutable accueil,