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Mazarinade n° C_4_31

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Anonyme [1649], FICTION, L’HEVREVX succez du voyage que le Cardinal Mazarin a fait en Enfer ces iours derniers. Où l’Autheur l’a accompagné. , françaisRéférence RIM : M0_1384. Cote locale : C_4_31.

L’on nous dit aussi-tost que de cette contrée
Nulle ame ne sortoit apres y estre entrée,
Si Dieu ne l’ordonnoit. Monsieur le Cardinal
Se presentant à eux leur parut vn cheual,
Ils furent si surpris de voir cette merueille,
Qu’ils se teurent tout court pour luy prester l’oreille,
Et l’entendant parler comme il vouloit entrer
Luy disent qu’vn cheual ne pouuoit penetrer,
Iusques dedans ces lieux, où l’on purgeoit les ames,
Sans y estre bruslez promptement par les flammes,
Luy qui les escoutoit (les entendans parler)
Leur dit resolument, qu’il vouloit y aller,
Qu’il estoit Cardinal, qu’il gouuernoit la France,
Qu’on l’y pouuoit mener en toute confiance,
Qu’il les payeroit bien, qu’il les rendroit contens,
Eux apres les propos s’en allerent sautans,
En disant qu’vn cheual qui disoit tant de choses
Leur pouuoit dire aussi ses importantes causes,
Qui l’auoient fait venir. Suis ie donc vn cheual ?
Pour qui me prenez-vous ? Ie vous dis Cardinal,
Et que i’ay de l’argent assez pour satisfaire
Aux frais qu’il conuiendra dans vne telle affaire.
Ils eussent derechef aigrement disputé,
Sans que mon Maistre fut tout soudain emporté.
Sans sçauoir qui c’estoit qui auoit cette audace
(En s’arrestant) me dit, que veux-tu que ie fasse ?
Ie me vois mesprisé, l’on se mocque de moy,
Moy ie luy dit tout net, Monsieur par ma foy