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Mazarinade n° C_6_10

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Anonyme [1649], MAZARIN EN SOVPÇON DE SA VIE ET DE SES MOEVRS. , françaisRéférence RIM : M0_2433. Cote locale : C_6_10.


ceux en faueur desquels il nous vouloit perdre n’ont pas voulu
vser des artifices de ce traistre à nostre desaduantage. Les ennemis
nous sont plus fidelles que luy & neantmoins l’on brigue, l’on se
diuise pour soustenir ce perfide. Que ces richesses luy ont biẽ serui
pour se desrober au bras de la iustice, & que le genie fut desesperé
qui le porta à la ruine du Parlement. Il se consideroit desia comme
vn homme accusé de son crime, il croyoit entendre l’arrest qui
se deuoit prononcer contre luy, & à la façon d’vn furieux criminel,
il pense ne pouuoir euiter le supplice qu’en massacrant
tous ses luges. C’est la crainte de la punition qui luy fait faire
tous ses efforts, ou bien à la façon d’vne nature mourante il ramasse
toutes ses forces pour laisser quelque memoire de luy apres
sa mort. Ouy, il ramasse toutes ses forces, qui sont tous ses crimes,
il en commet vn nouueau qui contient tous ceux qu’il a
faits & tous ceux qu’il peut faire. C’est peu à sa fureur d’auoir
emprisonné les Princes, d’auoir opprimé le peuple, d’auoir attenté
contre le Parlement, il s’attaque à tout nostre bien. Pardõne
cruel à ce noble rejeton du grand Henry, tu t’ataques au fils d’vn
Roy qui t’a chargé de bienfaits, s’il n’a iamais pû te souffrir aupres
de luy, c’est qu’estant enfant il ne peut estre obsedé de tes charmes.
 
La France devroit toute armer contre ce Rigicide, & il n’est pas
iuste de voir triompher vn hõme estranger criminel au milieu de
son pays. Que disent les Estrangers qui entendent parler de ces
desordres, & que peut on dire qu’il ne se falloit point fier à vn Sicilien.
Ces hõmes sont accoustumez d’ataquer les Dieux ils amassent
les monts sur les monts pour escalader & tascher à se rendre
Maistre du ciel. Les protecteurs du trosne, les deffenseurs de la verité
les soustiens de la iustice sçaurõt bien resister aux cruels efforts
de ce geant, ils luy sçauront bien faire quitter la place dont il vouloit
s’emparer, ils le renuoiront a son neant, les Dieux pour punir
tard en punissent plus seueremẽt. Pouuoit-on se fier à ce qui vient
de Sicile, & ce Capelan ne vouloit-il point continuer les Vespres
en France, que les Siciliens auoient commencé en Sicile, & apres
y auoir tué tous les François ne venoit il pas chez nous pour attenter
sur la personne du Roy. Cet Antechrist (puis qu’il offense
l’oinct des Roys) apres ces perfidies connuës, ces crimes de leze
majesté diuine & humaine perpetrez, ne doit-il pas iustement apprehender
le coup de quelque Ange de Dieu ?

FIN.