[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_6_8

Image de la page

Anonyme [1649], MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES, POVR LE REPOS DES CONSCIENCES dans les affaires presentes. Pour seruir d’Instruction aux Curez, aux Predicateurs & aux Confesseurs. Dressées & enuoyées de S. Germain en Laye, par vn Theologien, fidele Officier du Roy. A MESSIEVRS DV PARLEMENT. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_8.


consequence de plusieurs antecedents ; que non seulement
Paris, mais toute la France est obligée en conscience
de prendre les armes contre le Cardinal Mazarin,
pour la conseruation de la personne du Roy,
le repos & la tranquilité de son Estat. Vn seul raisonnement
le fera comprendre aux plus simples.
Tous les peuples sont tenus de s’armer pour deffendre
leur Prince & son Estat, contre les perturbateurs
de son Royaume, qui vsurpent son authorité, qui ruinent
ses sujets, qui volent ses finances, qui oppressent
les grands & les petits, qui aneantissent la Iustice,
qui enleuent le Roy & donnent toutes les Marques
d’vn vsurpateur & d’vn Tyran ; Or le Cardinal
Mazarin est coupable de tous ces crimes : Il faut donc
renoncer au Christianisme si l’on veut se departir de
l’obligation que l’on a d’empescher la violence de
tant de maux & de si execrables projets. Qu’il ne
soit tel que ie viens de le dire, qui est le seul poinct
qui pour estre de fait pourroit faire de la difficulté ?
Trois raisons le font voir trop manifestement. La premiere,
sont les yeux de toute la France, qui scachant
ce qu’il estoit il n’y a que dix ans, voit maintenant
l’excez prodigieux de sa grandeur où n’estant pas
monté par ses propres facultez, estant certain qu’en
ce temps là il n’auoit pas de quoy s’entretenir & viuoit
en partie de trafic, il n’a fait ce grandamas que par ses
brigandages sur l’Estat, volant impunement les Finances
sous le pretexte de la guerre, laissant perir la
milice faute d’argent, cependant que le sang du peuple
estoit employé, à ses vanitez, à ses voluptez, &
à l’establissement d’vne maison Royale, si Dieu ne
s’estoit opposé à ses pernicieux desseins.
 
La seconde, est la violence inouye qu’il a exercée
sur la personne du Roy, par son enleuement en pleine
nuict, ne donnant que trop manifestement à cognoistre
quel est le but de cette entreprise tyrannique