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Mazarinade n° A_6_7

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Anonyme [1649], MANVEL DV BON CITOYEN, OV BOVCLIER DE DEFENSE LEGITIME, Contre les assauts de l’Ennemy. , françaisRéférence RIM : M0_2406. Cote locale : A_6_7.


leurs dépredations : mais ce qui désole les gens de bien, & qui desespere
les affligez, c’est de voir qu’ils ont préoccupé les oreilles & les affections
des Princes, aupres desquels ils ont descrié le peuple, & calomnié
les Magistrats. La troisiesme obiection qu’ils font au Parlement,
c’est la ieunesse & l’inexperience de quelques-vns. Or c’est à Monsieur
le Chancelier qui les y a introduits, de garãtir cet inconuenient :
mais ce ne sont point ces ieunes là qui se font escouter dans la Compagnie,
ce sont ceux du moyen aage qui sont hors de l’impetuosité
de la ieunesse, & qui ne sont pas encore affoiblis par la decrepitude.
Au reste, on ne conteste point qu’il n’y en puisse auoir parmy eux
d’imparfaits & de defectueux : mais ce n’est pas en la veüe, & du costé
que les ennemis de la Compagnie les considerent ; le plus coupable, &
le plus meschant à leur gré, c’est celuy auquel nous venons d’eriger
des statuës & des images : Ils le tiennent pour vn seditieux, & pour vn
seducteur ; & nous le tenons pour vn homme iuste & innocent, qui a
fait vne habitude de vertu par vne pratique de cinquante ans, de puis
lesquels il a exercé l’Office de Iudicature irreprochablement. Sous le
regne de trois Roys, sous deux Regences, sous la censure de six premiers
Presidens, à la veüe de mille Conseillers, en mille importantes
affaires, ce Senateur a rendu des preuues de sa generosité, de sa pieté,
& de son zele ; & à l’aage de soixante & quatorze ans, sur l’aduis
de Catelan ou de la Railliere, on le surprend, & on l’enleue comme
vn criminel, & à moins que du secours de quatre cent mille ames qui
se sousleuent en sa faueur, on ne sçait pas à quelle fin on le destinoit.
Voicy maintenant qu’à son sujet tout ce grand peuple qui l’a secouru,
est en proscription & en peril de mourir de faim. Cependant on nous
veut faire croire que ce n’est point au peuple à qui on en veut, mais
seulement qu’on le veut obliger à se défaire du Parlement. Or ny le
peuple n’est pas resolu de liurer le Parlement, ny de se laisser mourir
de faim. Il y a deux mois qu’il demande à sortir, & à combattre, la
seule prudence des Generaux qui cherchent leurs mesures, le retient ;
il est animé & persuadé de la bonté de sa cause, c’est vne iuste defensiue.
Les Theologiens en parleront à leur mode, & chacun sçait ce
que le Prouincial des Capucins en dist à la Reyne, huict iours apres
sa retraite de Paris ; il n’auoit esté suborné de personne, ny pris autre
instruction que de l’Esprit de Dieu. Mais voicy comme les Iurisconsultes
en discourent au Titre, De iustitia & iure : Ils disent qu’il y a vn