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Mazarinade n° B_19_7

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Anonyme [1651], LES TROIS MASQVES DE BOVË. OV LA SAVONETTE. , françaisRéférence RIM : M0_3887. Cote locale : B_19_7.

Toutesfois depuis que les Princes detenus depuis vn an
ont esté receus, on ne se soucie plus tant d’empescher
que les Mazarins naillent & viennent, & certes on peut
dire que tout est foutu pour eux, puisque dans le festin
des Princes, le liberateur & les deliurez ont beu, disant
à la santé du Roy, & foutre du Mazarin, ausquels
nous inuitons tous les bons François de faire raison.
 
C’est vn grand crime disoit vn ancien d’auoir la fortune
pour ennemie : grande mortalium scelus sors inimica. Les
Mazarins ont iouy longues années des faueurs de cette
chere aueuglesse, & maintenant qu’elle s’est lassée de
leur bien faire, elle paroist autant ingenieuse à leur faire
du mal qu’elle s’est monstrée sans iugement à leur faire
du bien, outre l’exemple de ces deux disgraciez, il faut
que i’en adiouste vn autre, lequel par vn traittement
contraire a ressenty le mesme reuers. Les deux premiers
ont esté mal-traittez par des Bourgeois ; & cettuy
cy peut conter pour auantage ce qui luy causoit
plus de honte dans l’impuissance de tesmoigner son ressentiment.
Car estant allé porter quelque mandement
de la part de la Regente à celuy qui legitimement peut
prendre les Resnes de l’Empire, il fut traitté, quoy que
Duc comme vn faquin ; Il escouta les oreilles baissées
des reproches & puis des menaces. Il luy fut dit qu’il
estoit vn Coquin ayant rendu au Mazarin vn gouuernement
qui luy auoit esté donné pour l’ayder dans sa necessité,
& que s’il ne se retiroit, il se verroit chargé d’appoinctement,
& qu’apres tout il luy feroit perdre la vie
par vn Officier de la haute Iustice. Ie vous laisse à penser
l’estonnement de ce Mazarin apres ce coup de tonnerre ;
il fut si grand qu’il en perdit tout à coup la parole
& se retira plus viste que le pas, aise d’estre quitte pour
de la honte. Voila mes trois illustres Mazarins tres-mal
menez, les vns ont esté couuerts de bouё, les autres
ont esté tiraillez & tous trois en danger de laisser quelques
gages de leur fidelité pour le Mazarin. Mais quoy
fi la fortune s’est declarée aussi bien que la Iustice contre