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Mazarinade n° C_11_30

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Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.


croisteront au dessus de toutes les autres, le Cardinal sçait qu’il
n’a tenu qu’à luy de prendre celle de Naples, ou les vœux de la
pluspart des Villes, le souleuement de la Capitale & les semonces
secretes de la Noblesse demandoient vn Roy du Sang de France,
y a-t’il apparence qu’il pûst conceuoir d’autres pensées, luy à qui
le Cardinal ayant mis la sacrée personne du Roy & toute la Regence
entre les mains à sainct Germain pour sauuer sa vie criminelle,
a tesmoigné lors plus de deference, de respect & de soumission
pour inuiter par son exemple comme il excitoit par sa valeur
les Compagnies Souueraines à relascher en faueur de la
Reyne, de leurs pretentions la constance inesbranlable, qu’il tesmoigna
dans ce dessein, apres tant de manquemens de parole du
Cardinal sur le sujet de l’Admirauté & l’indifference qu’il monstra
pour toutes les recompenses que cest ingrat prostituoit pour se cacher
sous sa grandeur, verifiant assez que son ambition n’est pas
desreglée, ny son ressentiment irreconciliable, & puis qu’il a eu
tant de confiance aux protestations d’vn Italien qui luy deuoient
estre si raisonnablement suspectes, il en prendra dauantage aux
sinceres & naïues declarations des cœurs François qui ne peuuent
se démantir pour le sang de leurs Maistres, qui apres auoir este extremes
en leur colere qu’ils ont inconsidérement transferée de son
objet veritable, deuiendront aussi constans en leur amour & rendront
à trois Princes la liberté qu’ils ne desirent que pour la nostre,
& deliurer cest Estat par vne bonne & ferme Paix de la seruitude
des Ministres qui se seruent du pretexte d’vne guerre estrangere,
artificieusement entretenuë pour suçer le plus pur sang de nos
veines. Grande Ville merueille du monde, aussi puissante en connoissance
& en vertu qu’en nombre de ses Habitans, laisseras-tu
eschapper tant d’occasions de signaler vne bonne fois sa generosité,
en arrachant des mains de l’Estranger les petits fils de sainct
Louys, vn genereux Conseiller t’a mis les armes a la main pour sa
liberté, on demande moins d’effort pour trois personnes si considerables ;
excite ce grand Parlement à maintenir & les priuileges
de leur naissance & ceux que la derniere Declaration du vingt-deuxiesme
Octobre 1648. t’ont acquis ; ou autrement, prens garde
en ton assoupissement que si par vne lasche preuarication tu te
laisses frustrer, tu cours risque de voir tes enfans enleuez chasque