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Mazarinade n° C_11_30

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Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.


biens-faits qui luy tiennent lieu de recompense & qui ne peuuent
estre excessifs à ceux de sa condition ; sa prudence consommée en
toutes sortes d’affaires, son ardeur au seruice de la Reyne & au
bien de l’Estat, sa franchise, sa probité, son integrité en la iustice,
son assiduité à la rendre, sa pieté viue & ferme qui le faisoit opposer
à toutes les nouuelles doctrines, & cette vigueur agissante à la
penetration de la quelle rien ne pouuoit eschaper, ont laissé autant
d’admirateurs que de tesmoins, & tous les gens d’honneur confessent
auec larmes, que la bonne fortune & le repos de la France &
l’appuy de l’authorité Royalle, sont enseuelis dans son tombeau,
& que s’il eut vescu encor quelque temps, il auoit assez d’adresse,
de genie & de credit pour preuenir ces troubles intestins qui ont
failly à bouleuerser l’Estat & qui l’exposent tous les iours au dernier
peril de sa decadence, comme aussi on esperoit que les frequentes
exhortations qu’il faisoit pour la Paix generale, auroit enfin vn
effet tant souhaité de toutes les Nations.
 
Qu’a fait Monsieur le Prince son fils, qui d’eut allumer contre
luy vne haine si brutalle & si barbare, s’il a donné des soubçons au
Cardinal qu’il n’estoit pas son amy, est-il iuste que contre les formes
& les loix, Paris pouruoye a la seureté du Tyran, dont tous les
ordres tesmoignoient tant d’horreur, par vn visible desny de iustice,
mesmes à deux Princes qui ont fortiffié son party de leur nom, de
leur presence, & des efforts si considerables qu’ils luy ont acquis
vn repos qu’on va laisser corrompre en seruitude ou perir dans la
confusion d’vne guerre ciuille & d’vne inuasion des estrangers.
Mais est-il possible que la Reyne impose à Monsieur le Prince vne si
longue & dure peine, apres qu’il a tout quité pour seruir ses interests
& ses passions qu’elle seul le peut iustiffier, & dont comme
sujet tres zelé, il ne pouuoit se deffendre d’entreprendre l’execution,
s’il a esté aueugle à suiure les mouuemens de sa Souueraine,
s’il a refusé la Regence que Paris luy offroit dans le despit vniuersel
que le gouuernement faisoit naistre, & pour rompre les chaisnes
d’vne seruitude estrangere, si pour estouffer les moindres presomptions
que son grand credit fondé sur son genie, ses exploits, ses
courtoisies, ses bienfaits, le nombre de ses seruiteurs, le zele de ses
amys, la puissance de ses proches, les gouuernemens, les places
& les charges hereditaires en sa maison, ou tombées dans les mains
des personnes qui luy estoit acquises, pouuoient faire naistre a vn