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Mazarinade n° C_11_30

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Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.


qu’ils fussent appellez sans autre accusation que la haine ou soupçon
du Cardinal de Lorraine qui verifia par ce massacre les bruits
du peuple qui publioit que François II. pour la guerison d’vne
sale maladie, cherchoit par tout des innocens pour se preparer le
baing de sang qui soüilla en plusieurs endroits la riuiere de Loire.
 
La prison du Prince fut la derniere scene de la tragedie, la parole
du Roy & la seureté des Estats furent violées, on fit venir des
Commissaires & la procedure fut commẽcée si fort extraordinaire,
irreguliere, & contre les formes que les Iuges mesmes en ayant
honte, & ne pouuant obtenir que M. le Prince eut vn Aduocat à
son choix pour conferer (qui n’est pas vne grace au moindre criminel)
n’eurent repos de conscience que par l’interruption que la
mort precipitée du Roy leur donna. L’instruction de ce procez fut
apres trouuë si peu iuridique qu’en plein Parlement à huis ouuert
en robbes rouges, le Prince fut declaré innocent sur la nullité des
formes, & illusion des preuues qui en resultoient, auec permission
de poursuiure les calomniateurs, comme nous esperons que Monsieur
le Prince son petit fils obtiendra de la Iustice du Parlement
quelque iour.
Il se treuua depuis engagé sous la minorité de Charles IX. à
prendre les armes contre la mauuaise foy des Ministres qui n’obseruoient
aucun des Edicts accordez pour la cessation des troubles
& seureté des Religionnaires. C’estoient les Frondeurs de
ce temps là. Ils demandoient la reformation de l’Estat, & qu’on
renuoyast les Ministres estrangers, aussi bien que ceux de ce Siecle,
on les duppoit souuent comme les nostres, & l’on en fit enfin la
S. Barthelemy, on accuse à present ce Prince d’auoir toleré à ses
trouppes des desordres dans les Eglises dont il ne fut iamais l’autheur
ny le spectateur, quoy qu’il soit difficile de les euiter en vne
armée mal payée, & quand ceux qui la composent sont d’vne
creance differente à leurs ennemis, mais ce qui iustifiera plainement
ce Prince de cette calomnie que les Predicateurs de la ligue
ont exagerée, c’est qu’on trouuera encor viuans des bourgeois qui
se treuuerent a la prise de S. Denis, où il y eut vn tel ordre, que le tresor
qui est assez considerable ne tenta pas seulement ses Huguenots
qu’il y contint auec plus de discipline & de discretion que la
presence d’vn Roy ne peut autresfois sur les Anglois encor Catholiques,
qui s’estans rendus maistres de Paris, despoüillerent les Reiquaires