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Mazarinade n° C_11_30

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Anonyme [1651], LES SERVICES QVE LA MAISON DE CONDÉ A RENDVS A LA FRANCE CONTRE LES CALOMNIES des Partisans du Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_3666. Cote locale : C_11_30.


audacieux de ceux qui ne demandent que nouueautez & changement
d’Estat, & qui s’accoustument en mesprisant le sang à effacer
ce respect naturel que nous deuons tous au throsne qui la consacré,
que si l’interest d’vn Ministre est assez cher à la Reyne pour
reduire trois Princes à vne detention si rigoureuse sur des soupçons
à qui nulle action precedente ne donnoit pas mesmes les aparences
dont les pensées les plus innocentes souffrent souuent le blasme,
elle doit ce semble cette consideration à vn Sang qui a l’honneur
de son alliance de le garentir des outrages d’vne calomnie
d’autant plus cruelle & injuste que la tolerance & l’approbation
dont elle est fauorïsée fortifie cette passion aueuglée qui la produit.
 
Monssieur le Prince ne trouue pas estrãge qu’vn maistre pantalon
ait estudié tous ses mouuemens & ses gestes que cette noble magnanimité
qui reluit en ses actions & en ses paroles soit imputée aux
transports d’vne ambition immoderee, ou aux emportemens d’vn
Genie impetueux, que sa conduite ou ils ne peuuent rien marquer
de bas ny de lasche, passe pour suspecte quand elle a eu plus de
franchise pour ceux qui tiennent controlle des œillades qu’il iettoit
plus à l’aduanture, qu’on cherche mesme des suiets d’inuectiue
dans ses plus heroiques exploicts qui ont conserué la France,
c’est le ressentiment d’vn Sicilien qui vomit ces reproches,
Mais qu’on aille deterrer les ossemens de ses parens magnanimes,
qu’on renuerse leur sepulchres que des demy Dieux de la France
& de leur Siecle soient l’opprobre de la plus vile canaille, ce sont
des iniures que son courage ne peut dissimuler que les François ne
peuuent lire sans fremissement, non plus que les Estrangers sans
indignation, la pluspart d’entr’eux qui nous sont alliez s’y trouuant
blessez par la proximité de leurs Souuerains à nos Princes
par le credit que leur vertu leur auoit acquis chez eux par les Eloges
glorieux qu’ils leur ont donné & reueré comme les Genies tutelaires
de la France des Protecteurs de la liberté Germanique &
les piliers de leur Religion, ceux qu’on veut à present faire passer
pour des monstres & des harpies. Si Monsieur le Prince souffrant
la rigueur extra ordinaire d’vn cachot auec vne humilité vrayement
Chrestienne ne regrette pas le sang qu’il a versé pour la
gloire de cet Estat, & la manutention de la Couronne, ny les perils
où il a tant de fois presenté sa vie au hazard d’estre assommé par le
moindre Goujat pour encourager par son exemple, ou auancer