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Mazarinade n° A_7_30

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Anonyme [1649], LES SENTIMENS DV PVBLIC, TOVCHANT LA DOCTRINE preschée, par le Pere Favre. , françaisRéférence RIM : M0_3656. Cote locale : A_7_30.


qu’apres la restitution de toutes ces vexations, qui s’exercent au
tour de Paris : Si (dit on) vous auiez annoncé toutes ces veritez
à la Reine, comme vous y estiez obligé ; Sa Majesté, qui
a la conscience timorée, & le naturel porté à la bonté, qui fait
violence à son inclination, quand il faut qu’elle punisse, n’auroit
iamais entrepris ce qu’elle a fait ; ou si elle auoit commencé,
elle ne perseuereroit pas, comme elle fait dans cette constance
odieuse à Dieu, & iniurieuse à tant de peuples. Elle ne frequenteroit
pas les Sacremens, comme elle fait, se sentant coulpable
de tant de miseres. Elle feroit son possible, pour mettre sa
conscience en repos, & son salut en seureté. Toute la France
trouueroit dans la pieté de cette Princesse, le repos dont elle a
besoin, & que vous luy rauissez par vos detestables maximes,
en persuadant à sa Majesté, que son cœur ne doit point estre
touché d’aucun scrupule pour ce qu’elle fait, n’y ayant rien qui
ne soit dans les regles d’vne bonne conscience.
 

XV.
Que vous n’auez pas appris vne si execrable Theologie dans
la Sorbonne ; Encore moins dans la Regle, la Vie, le Testament,
les Sermons, les Opuscules, & autres ouurages de sainct
François : & que c’estoit de l’air de la Cour, contagieux à ceux
de vostre profession, que vous auiez respiré des sentimens, que
l’on se contenteroit de nommer extrauagans, s’ils n’estoient pas
suiuis, comme ils sont de tant de mal heurs, & que par vne
vaine presomption desprit, vous vous essayez d’aiuster aux regles
de la Morale Chrestienne, par les subtilitez d’vne Philosophie
toute prophane, contre le iugement vniuersel de tous
les sçauans, & de tous les sages.
On apporta plusieurs autres raisons, qui n’estoient pas moins
pressantes, que celles que ie viens de vous dire, mais qui me
sont eschapées de la memoire, estant plus versé dans les matieres
de queste & de besace, que dans celles de la Theologie,
dont ie ne me repends point, pour estre hors du peril, auquel
sont exposez les Predicateurs & les Confesseurs, qui cachent
ou pallient la verité, sous quelque pretexte que ce soit.
Ie vous diray seulement, auec vostre permission, que vous estes
obligé de satisfaire au public, pour l’interest de vostre conscience,