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Mazarinade n° B_9_25

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Anonyme [1652], LES REGRETS DE PARIS, SVR LA MORT DE MONSIEVR LE DVC DE NEMOVRS. , françaisRéférence RIM : M0_3083. Cote locale : B_9_25.


au Faux-bourg S. Anthoine, dont il reuint tout
couuert de leur sang & du sien, vn mois apres les voyant
tout à fait esloignez de mes murailles, vient de faire
naufrage au port, tué par le mesme bras qui le secourut
alors, & tué prés d’vne maison qu’il pouuoit regarder
cõme la sienne, puis qu’elle est celle d’vn Prince pere de
la Duchesse sa femme, & dans vn lieu où il ne deuoit
combattre que pour ma deffence, si l’on m’attaquoit de
ce costé-là : mais quoy ! pour vanger son mary, cause en
quelque façon de sa mort, voudroit-elle perdre vn frere
innocent qui sembloit destourner les yeux, lors qu’il
portoit le coup, dans la crainte d’en voir l’effet ? vn Prince
l’appuy de ma ville, aussi bien que la gloire de sa famille,
& pour lequel tous les Parisiens ne s’interesseroient
pas moins s’il estoit en peril, que les Romains firent autrefois
pour la deffence de l’Aisné des Horaces apres
qu’il eut ioint le meurtre de sa sœur, qui l’outrageoit
par des paroles iniurieuses & d’insuportables reproches
à celuy de son seruiteur, & des deux autres Curiaces.
Sans mentir la fortune semble auoir épuisé sa force à former
vn mal heur estrange qu’elle me fist souffrir, pour
m’obliger à des ressentimens extraordinaires. Mais que
puis-je accuser auec iustice de m’auoir causé cette disgrace,
le mort ? ie serois cruelle si i’en auois formé la pensée,
il a suiuy le mouuement d’vne belle ambition que
luy inspiroit l’ardeur de son noble sang : accuseray-ie le
vainqueur ? mais auroit-il pû se deffendre de tant de
poursuittes que son aduersaire faisoit chaque iour pour
l’engager dans le combat, estant dans vne Cour si scrupuleuse,
& si pleine de ialousie, pour ce qui le touche,
& qui sãs doute auroit fait passer sa pieté pour foiblesse,
& ne l’auroit pas apres ce refus iugé digne de sa grande
reputation : Blasmeray-ie donc leurs amis communs de
n’auoir pas assez biẽ veillé pour les empescher d’en venir
aux mains ? mais n’auoieut-ils pas suiet de croire que la
consideration de leur alliance mutuelle viendroit comme