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Mazarinade n° A_3_45

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Anonyme [1649], LES ENTRETIENS SERIEVX DE IODELET & de Gilles le Niais, retourné de Flandres, sur le temps present. , françaisRéférence RIM : M0_1257. Cote locale : A_3_45.


cela se puisse faire, c’est ce que ie nie, & enquoy
vous auez tort de me donner ce titre. Ie suis tousiours
moy-mesme, & tousiours Gilles le Niais, &
ceux qui vous ont fait le recit de ma mort, estoient
ennemis de ma gloire. Il est vray que i’ay esté sur
Mer, mais i’ay graces à Dieu fait heureusement mon
voyage, & i’estois venu à Paris sur la fin du mois de
Ianuier, croyant d’assister à la Foire, & de faire là &
ailleurs les souplesses accoustumées à nostre compagnie,
mais i’ay bien trouué des choses contraires à
mon intention, & venant en dessein de donner de la
ioye, i’ay causé du regret à tout le monde pour ne
pouuoir se resiouir de mes boufonneries, i’ay veu le
desordre que vous voyez, & ie me suis veu obligé
au lieu de gagner de l’argent par mes galanteries de
despenser celuy que i’auois gagné dans les autres
Prouinces, mais ce qui me console dans ce malheur
c’est de voir que ie ne suis pas seul, & que i’ay beaucoup
de compagnons dans ma misere.
 
Iodelet.
Il est vray seigneur Gilles, puisque vous n’estes
pas mort à ce que vous dittes, que vous auez beaucoup
de compagnons, & Messieurs de l’Hostel de
Bourgogne & ceux de nostre troupe aux Marais,
n’ont rien fait depuis tous ces desordres que de despenser
le leur, quoy qu’on leur doiue encore beaucoup
de leurs gages, ny l’Oruietan, ny la Fleur le
Poicteuin, ny les autres, n’ont pas fait beaucoup